1er août 1960 – 1er août 2018. 58 ans que le Bénin accédait à la souveraineté internationale. En cette commémoration, le chef de l’Etat, Patrice Talon, a adressé un message à la nation. Un message rassurant qui invite chaque citoyen à garder le cap pour le développement du pays. Lisez plutôt:
Message du président de la République à la nation
Béninois, Béninoises, Chers compatriotes
Il y a tout juste un an, lors de la célébration du 57ème anniversaire de notre indépendance, je vous exhortais au courage et à l’espoir, puisque la lutte que nous menons ensemble, pour faire du Bénin un pays moderne et prospère est longue et difficile mais exaltante et qu’au bout de l’effort et des sacrifices, le Bénin dans lequel nous vivrons, et que nous laisserons à nos enfants sera un Bénin où l’essentiel des ressources aura été consacré aux besoins vitaux de la population.
L’eau potable, l’électricité, les écoles, les centres de santé, les hôpitaux, les routes, l’internet, les ports et aéroports, un commerce florissant pour les grands opérateurs comme pour les tout petits commerçants. C’est à cette tâche que mon gouvernement s’est attelé avec détermination.
S’il est vrai que le développement d’un pays requiert du temps, on peut dire aujourd’hui que le succès est à portée de main. Car, sous nos yeux, les importantes transformations et réalisations qui s’opèrent progressivement donneront bientôt à notre pays, un autre visage.
Ainsi, pouvons-nous observer, que nous sommes déjà à mi-parcours pour l’atteinte de nos objectifs en matière d’énergie électrique, que notre programme de fourniture d’eau potable à tous nos citoyens a démarré un peu partout dans le pays, que l’asphaltage des rues de certaines de nos grandes ville est entré dans sa phase visible avec l’attribution des marchés aux entreprises. Que notre sécurité dans nos villes, nos campagnes, et sur nos axes routiers est désormais une réalité même s’il nous reste encore beaucoup à faire.
La protection de nos côtes maritimes, le développement du réseau routier, les progrès de la production agricole, l’assainissement des finances publiques, les réformes administratives et bien d’autres actions promises et programmées sont déjà appréciables.
Chers compatriotes,
Notre pays n’est déjà plus le même. Il est en pleine transformation, et rien, ni personne ne sera oubliée.
Mais pour redresser durablement la barre et prendre significativement, notre part dans le renforcement de notre indépendance, nous dévons garder courageusement le cap pour conduire à bonne fin, avec détermination, tous ces chantiers ouverts dans tous les secteurs.
Pour y parvenir, il est indispensable que nous soyons absolument débarrassés du fléau de la corruption qui assèche nos ressources et rend inopérant l’énergie que nous consacrons au développement avec tant de sacrifice. La lutte contre l’impunité est un chantier majeur, tel est le but des réformes que nous avons engagées au niveau de l’appareil judiciaire afin qu’il soit plus diligent et plus efficace dans cette lutte.
Je me réjouis de constater, à la suite des levées d’immunité parlementaire intervenues ces derniers jours, que l’Assemblée nationale, elle aussi, s’est mise au diapason.
Je voudrais ici remercier à cet égard, la société civile, l’opinion publiquement en général, ainsi que nos partenaires techniques et financiers pour leur soutien et leur encouragement. C’est dans ce contexte volontariste qu’est intervenue l’initiative prise par les députés d’introduire une proposition d’amendement de notre constitution qui se résume en quatre points :
-Inscrire l’abolition de la peine de mort dans la constitution pour lui donner une valeur supérieure à celle que lui confère le code pénal ;
-Créer une cour des comptes pour assurer la rigueur et la transparence dans la gestion des fonds publics et nous conformer aux différents traités internationaux que nous avons signés ;
-Améliorer la présence des femmes à l’Assemblée nationale par une disposition particulière permettant l’élection d’un nombre minimum de femmes, comme l’ont déjà fait de nombreux pays dans le monde et même en Afrique ;
-Regrouper autant que possible, les élections sans remettre en cause la durée du mandat du président de la République pour réduire leur impact sur les ressources de l’Etat et pour consacrer davantage de temps à l’œuvre passionnante du développement.
Cette initiative était des plus pertinentes, et il était permis de penser qu’elle ferait l’unanimité ou réunirait tout au moins, un nombre suffisant de députés pour que la révision soit acquise par la voie parlementaire. A la surprise des députés eux-mêmes et d’une grande partie de l’opinion publique, cette proposition de révision de la constitution a juste recueilli le vote favorable de 62 députés sur les 82 que comptent désormais l’Assemblée nationale, au lieu des 66 suffrages nécessaires.
Je rends ici, un hommage mérité aux députés qui ont initié, soutenu et voté ladite proposition. Je remercie l’opinion publique qui, dans sa très grande majorité, a appuyé ce projet d’amendement de la constitution.
A ce stade, la loi me donne la faculté de parachever cette réforme par l’organisation d’un référendum sur les quatre sujets débattus par l’Assemblée nationale et approuvés par 62 députés contre 20.
J’ai décidé, chers compatriotes, de ne pas user de cette faculté, et donc de ne pas organiser de référendum sur ce sujet.
D’abord, parce que dans son état actuel, la loi organique sur le référendum ne me permet pas d’y recourir sans méconnaître cette disposition essentielle. Je suis garant de la légalité républicaine.
Ensuite, parce que le coût de l’organisation d’un référendum mettrait à contribution, la trésorerie de l’Etat pour un montant incompatible avec ma volonté de consacrer nos ressources actuelles aux besoins vitaux de la population. Un référendum coûte cher. Et nous sommes à quelques mois des élections législatives.
La réforme initiée par l’Assemblée Nationale est importante certes, mais ne constitue pas, à mes yeux, pour l’heure, un enjeu prioritaire.
Je suis convaincu, qu’un jour, le sens de l’intérêt national et la raison finiront par l’emporter sur la politique politicienne. Ce jour-là, que j’appelle de tous mes vœux, les acteurs politiques trouveront en leur sein, le consensus nécessaire pour valider une reforme, dont l’utilité n’est plus à démonter. Il y va de l’indépendance du mandat et de la mission politique à l’égard des intérêts personnels et sentimentaux des mandataires politiques.
C’est avec beaucoup d’espoirs en notre capacité à transformer notre cher pays, le Bénin, à le faire grand, que je voudrais, cher compatriotes, vous souhaiter à tous, une bonne fête de l’indépendance, notre fête nationale.
Vive le Bénin,
Je vous remercie