
Véritables problèmes de santé publique, l’hypertension et le diabète sont deux pathologies fréquemment associées, qui endommagent les parois des artères et sont à l’origine de graves complications.
Souvent asymptomatiques, l’hypertension artérielle et le diabète, parfois difficiles à diagnostiquer, sont parmi les maladies chroniques responsables des 2/3 de la mortalité mondiale. Selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur les statistiques sanitaires mondiales, un (1) adulte sur trois (3) est atteint d’hypertension tandis qu’un (1) sur dix (10) souffrent de diabète. Mieux, dans son premier rapport mondial sur le diabète, l’OMS estime que le diabète cause 1,5 million de décès chaque année, dont 80 % surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Le diabète, une maladie chronique

Au Bénin, on estime qu’en 2017, le diabète avait dépassé les 4% de taux de prévalence avec des malades qui s’ignorent. C’est le cas de Dame Martine, rencontré à l’hôpital Bethesda qui a découvert son état diabétique suite à des examens prescrit par son médecin.
Selon Barthelemy Dossou Bodjrenou, Ophtamologue exerçant au Bénin « que ce soit en ophtalmologie, en médecine générale ou dans les autres services, il y a des complications que nous notons. Et après un bilan de santé, on découvre que ces complications sont souvent dû au diabète. Ce qui veut dire que de nombreuses personnes sont diabétiques et se méconnaissent ».
Le diabète est une maladie chronique causée par un défaut du taux d’insuline dans l’organisme. Elle se caractérise par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang et donc un taux de glucose trop élevé.
Il existe 3 principales formes de diabète : le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète gestationnel. Le diabète de type 2 représente la vaste majorité des cas de diabète rencontrés dans le monde. C’est généralement le résultat d’une mauvaise alimentation, d’une surcharge pondérale et d’un manque d’activité physique, qui provoque surpoids et obésité.
L’hypertension, une pathologie grave

L’hypertension se traduit par une pression trop élevée du sang sur les parois des artères. On considère qu’une personne est atteinte d’hypertension artérielle lorsque la mesure de la pression artérielle au repos est supérieure ou égale à 14 cmHg pour la pression systolique et 9 cmHg pour la diastolique, et ce à plusieurs reprises lors de 3 consultations successives dans une période de 3 à 6 mois.
Au Bénin, explique le cardiologue Latif Mousse, Président de l’Association des Cliniques Privées du Bénin (ACPB), « 70% à 80% des cas, sont sans aucuns symptômes ». Si dans la majorité des cas, les causes de l’hypertension artérielle restent inconnues, le cardiologue rappelle que plusieurs facteurs de risque y ont été associés. Il s’agit entre autres des facteurs héréditaires, de la naissance prématurée ou encore de la pré-éclampsie chez la mère pendant la grossesse, le surpoids et l’obésité, la sédentarité, le tabagisme et la consommation d’alcool et une alimentation trop riche en sel et pauvre en potassium.
Au départ considérée comme une maladie du 3ième âge, cette pathologie atteint aujourd’hui toutes les tranches d’âge, surtout les jeunes de moins de 40 ans. Le phénomène s`expliquerait par la fréquence croissante du surpoids créant un risque d’insuffisance cardiaque. En cause, le stress, l’excès de sel, la colère et surtout les mauvaises habitudes alimentaires.
Hypertension et diabète, une association fréquente
Tout comme le diabète, l’hypertension est un « silent killer » à en croire le Dr Sudhir Kowlessur de la Nanjing Medical University. En effet, les personnes hypertendues ont un risque plus important de développer un diabète et les personnes diabétiques ont également un risque accru d’hypertension artérielle. Première cause de mortalité chez les personnes diabétiques, l’hypertension augmente fortement le risque de développer des complications cardiovasculaires et / ou dégénératives.
Le diabète et l’hypertension sont deux maladies aux causes communes dont notamment l’âge, les antécédents familiaux, une mauvaise hygiène de vie, le surpoids ou l’obésité, une alimentation trop riche en sel et pauvre en fruits et légumes, une consommation excessive d’alcool, le tabagisme, une activité physique ou sportive insuffisante, l’excès de mauvais cholestérol, etc…
De manière générale, renseigne le cardiologue béninois Latif Mousse, « l’hypertension artérielle et le diabète partagent des causes communes, liées à l’augmentation de l’obésité et de la sédentarité ». Mieux, explique-t-il, ces deux maladies s’entretiennent entre elles. « Une personne hypertendue présente en effet plus de risques de développer un diabète de type 2. Une personne diabétique a quant à elle un risque augmenté d’hypertension artérielle ».
Quelles complications ?
Associés, l’hypertension et le diabète peuvent causer plusieurs complications graves. Quel que soit le type de diabète (de type 1 ou de type 2), l’hypertension artérielle aggrave nécessairement le pronostic vital du patient diabétique détaille le cardiologue.
A l’en croire, les principales complications possibles sont entre autres une insuffisance cardiaque, une hypertrophie du cœur, une dissection aortique, une angine de poitrine, ou un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral (AVC) d’origine ischémique, des problèmes de rein, voire une insuffisance rénale, des problèmes de vue pouvant aller jusqu’à une cécité et une maladie neurodégénérative, comme la maladie d’Alzheimer.
Quels traitements ?
Comme pour le diabète, le meilleur traitement contre l’hypertension artérielle consiste à adopter de nouvelles règles hygiéno-diététiques et à modifier certains de ses habitudes de vie.
Parlant des mesures hygiéno-diététiques, il est conseillé de :
- réduire sa consommation de sel et d’alcool,
- pratiquer une activité physique régulière,
- perdre du poids,
- arrêter de fumer
- diminuer le stress et mieux dormir en pratiquant la relaxation, la méditation ou le yoga
Si plusieurs traitements médicamenteux permettent aussi d’éviter les complications, l’OMS souligne surtout la nécessité d’intensifier la prévention et le diagnostic précoce. Seule gage d’une bonne santé.