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Le réchauffement climatique met en péril nos habitations, nos économies, notre santé et même nos vies. Cette réalité ne fait pas pour autant fléchir les émissions mondiales de CO2, qui devraient atteindre un niveau inégalé en 2018. C’est ce qui ressort du bilan annuel, diffusé mercredi 5 décembre, par le Global Carbon Project (GCP), un consortium scientifique international sous l’égide de l’université britannique d’East Anglia. Après le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique (GIEC) et l’appel de l’ONU à tripler voire quintupler les efforts des pays, cette nouvelle étude met encore davantage la pression sur les 196 Etats réunis pour la conférence mondiale sur le climat (COP24) à Katowice, en Pologne.
Selon les projections du GCP, publiées dans les revues Nature, Earth System Science Data et Environmental Research Letters et intégrées dans un atlas interactif, les émissions mondiales de dioxyde de carbone issues de la combustion de ressources fossiles (charbon, pétrole et gaz) ainsi que des cimenteries devraient s’élever à 37 milliards de tonnes (gigatonnes ou Gt) cette année. Soit une augmentation de 2,7 % par rapport à l’an dernier.
« Le pic ne semble pas encore en vue »
Pire, cette hausse est plus importante encore qu’en 2017 (+ 1,6 %), après une relative stagnation de 2014 à 2016, qui laissait espérer qu’un plafond était atteint. Au total, les rejets carbonés ont augmenté de 65 % depuis 1990.
Reste encore à ajouter les émissions liées à la déforestation et aux autres changements d’affectation des sols (destruction de prairies…). Le bilan total devrait ainsi s’élever à 41,5 milliards de tonnes de CO2 en 2018. Conséquence : la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère pourrait atteindre 407 parties par million sur l’année, soit 45 % de plus que les niveaux préindustriels. Et encore l’étude ne prend-elle pas en compte les autres gaz à effet de serre, tels que le méthane.
« Il semble que le pic des émissions n’est pas encore en vue. Or, elles doivent diminuer rapidement pour faire face au changement climatique. Les incendies en Californie ne sont qu’un aperçu de ce qui nous attend si nous n’y parvenons pas », prévient Corinne Le Quéré, professeure de science et de politique du changement climatique à l’université d’East Anglia. « Les émissions doivent chuter de 25 % d’ici à 2030 pour ne pas dépasser 2 °C de réchauffement, et de 50 % pour rester en deçà de 1,5 °C, selon les objectifs de l’accord de Paris conclu en 2015 », rappelle Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. Si les émissions continuent à croître au rythme d’environ 3 % par an, la planète subirait un réchauffement global de plus de 4 °C.
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