Comment promouvoir une libre circulation des personnes et des biens avec en toile de fond la promotion du commerce transfrontalier grâce à la réduction des coûts et des délais de transport.
Telle est la quintessence de la démarche de l’Alliance Borderless et de l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos qui ont initié, ce lundi 19 mars 2018, un atelier d’échanges et de sensibilisation des parties prenantes au commerce et au transport sur les protocoles de la CEDEAO et sur les objectifs principaux de l’Accord sur la Facilitation des Échanges de l’OMC. C’était à la frontière Sèmè-Kraké en présence des acteurs de la chaine des transports routiers du Bénin et du Nigéria, des représentants des ministres des transports des deux pays ainsi que de l’Ambassadeur du Nigéria au Bénin.
Occasion pour le Secrétaire Exécutif de l’Alliance Borderless, Justin BAYILI, de rappeler que les activités de l’Alliance Borderless sur les différents corridors de la région visent essentiellement les parties prenantes sur les meilleures pratiques en vue de l’élimination des barrières non tarifaires dont les tracasseries routières. Elle se veut également un outil de plaidoyer pour promouvoir la facilitation du commerce et des transports en Afrique de l’Ouest. D’où l’importance de cet atelier qui entre dans le cadre de la Caravane sur le corridor Abidjan-Lagos qui se déroule du 11 au 22 mars. Cette caravane entend ainsi sensibiliser et renforcer les capacités des fonctionnaires et parties prenants aux frontières sur les protocoles de la CEDEAO et sur l’accord de l’OMC sur la facilitation des échanges ; évaluer les dispositions prises pour réduire les coûts et délais sur le corridor Abidjan-Lagos ; examiner les politiques nationales visant à renforcer la facilitation du commerce et à améliorer l’environnement des affaires ainsi qu’à apprécier la compétitivité du commerce des produits agroalimentaires et faire des plaidoyers pour améliorer les politiques des échanges commerciaux sans oublier de susciter l’adhésion des groupes de femmes à contribuer à relever les défis liés à la traversée des frontières.
Ainsi, selon Justin BAYILI, « l’Alliance Borderless travaille à lever les difficultés éventuelles en matière d’échanges en se positionnant comme une plateforme de dialogue et de plaidoyer pour l’élimination des obstacles au commerce régional ». Toutes choses indispensables pour impulser une nouvelle dynamique à la gouvernance routière sur ledit corridor. Une ambition qui cadre avec la vision de l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos qui est de faire de dudit axe un corridor de développement impulsé par une population en bonne santé, jouissant de tous ses droits et circulant librement en toute sécurité avec ses biens. C’est pourquoi, le représentant du Secrétaire Exécutif de l’organisation du Corridor Abidjan-Lagos, David Nounagnon, à saluer la mobilisation des différents acteurs et surtout leur engagement à œuvrer pour un corridor plus fluide. « Le Corridor Abidjan-Lagos mène ce combat depuis plus sa création et ne cesse de s’assurer de comment mieux travailler sur la segmentation des frontières » a – t- il expliqué avant de rappeler l’enjeu important de la collaboration au niveau des postes frontaliers de chaque pays membre du Corridor afin « que nos frontières soient accessibles sans frustration aucune ».
A tour de rôle, le Secrétaire Exécutif du Conseil national des chargeurs du Nigeria, Hassan BELLO et le Directeur Général du CNCB, Bruno KANGNI, ont respectivement relevé l’intérêt des échanges commerciaux par voie terrestre et rappelé que la mission de leur structure est de protéger les transporteurs en travaillant à ôter les barrières physiques routières et en veillant à la mise en place des plateformes de facilitation pour éviter les longues procédures.
Et si le corridor Abidjan-Lagos draine environ 75% du commerce de la CEDEAO et dessert toute l’Afrique de l’Ouest, au Bénin, les échanges commerciaux par le réseau routier sont estimés à 7,1% du produit intérieur brut. Ce qui témoigne de la nécessité de poursuivre les efforts de facilitation du commerce et des transports afin qu’à termes, on observe moins de disparités entre les barrières tarifaires et non tarifaires observée au niveau des postes frontaliers et que le temps de passage des marchandises aux frontières et aux ports soit également amélioré et que les femmes impliquées dans le commerce frontalier disposent entre autres d’infrastructures commerciales adéquates, aient accès à l’information et bénéficient de compétences en gestion des entreprises. Des efforts à consentir par toutes les parties prenantes en vue d’une Afrique de l’ouest sans frontière, créatrice de richesse et d’emplois.