A travers une déclaration de presse, le Pôle Unifié des Jeunes de l’Opposition fustige le gouvernement du Nouveau Départ accusé de persécution des jeunes leaders de l’opposition. Une déclaration qui fait suite à l’exil, il y a quelques jours, de son Coordonnateur national Léonce Houngbadji. Lire la déclaration:
PÔLE UNIFIÉ DES JEUNES DE L’OPPOSITION (PUJO)
DÉCLARATION SUR LA PERSÉCUTION DES JEUNES LEADERS DE L’OPPOSITION BÉNINOISE
Le bureau exécutif national du Pôle Unifié des Jeunes de l’Opposition (PUJO) s’est réuni ce jour, dimanche 28 octobre 2018, à 18h, à son siège à Cotonou. Au menu, la répression et les représailles contre les voix critiques.
La persécution de certains responsables du PUJO dont Léonce Houngbadji (Coordonnateur national), Constantin Amoussou (Secrétaire à la communication, porte-parole) et Habib Ahandessi (Secrétaire à l’organisation et à la mobilisation) était donc au coeur des échanges.
Le niveau de persécution est tel que nombre de ceux qui ont organisé les « Initiatives locales » dans certaines communes pour dénoncer la gouvernance de Patrice Talon, ont critiqué le régime sur les réseaux sociaux, ont défendu les droits de l’homme, la démocratie et l’Etat de droit ou ont simplement exprimé des opinions libres, ont été forcés de se cacher, ou ont quitté le Bénin.
Les arrestations illégales, les gestes de torture et les procès à huis clos de ces derniers jours ont confirmé la vassalisation des institutions de la République et la fragilité de l’État de droit et créé un climat de terreur et de méfiance.
Plusieurs jeunes de l’opposition sont aujourd’hui arbitrairement emprisonnés, filés ou poussés hors du territoire national pour leurs opinions :
– Léonce Houngbadji, contraint à l’exil en France.
– Constantin Amoussou, traqué encore la semaine écoulée dans son hôtel à Parakou alors qu’il était en tournée nationale de sensibilisation des populations.
– Habib Ahandessi, persécuté depuis le lancement de l' »Initiative de Cotonou ».
– Sabi Sira Korogoné et cinq autres jeunes détenus dans nos prisons pour leurs opinions.
– Damien Dégbey, Samuel Anago, Jacquelin Sozan et Alexandre Honyo arrêtés au tribunal de Cotonou et jetés en prison, libérés plusieurs jours après sous caution pour certains.
– André Assè, arrêté au tribunal de Cotonou et gardé à vue pendant plusieurs jours avant d’être libéré.
– Olivier Bossikponnon et Damien Dégbey, arrêtés dans les locaux du commissariat central de Cotonou alors qu’ils rendaient visite au camarade André Assè arrêté, gardés à vue plusieurs jours avant d’être libérés.
– Calvin Robert Doutetien, arrêté au cours d’une manifestation de l’opposition à Cotonou sur ordre du préfet Modeste Toboula, conduit au commissariat central de Cotonou, gardé à vue, présenté au procureur de la République et libéré sous caution.
– les organisateurs des « Initiatives locales » dans plusieurs communes activement recherchés actuellement par la police…
La liste des jeunes de l’opposition persécutés est longue.
La liberté d’expression est dangereusement menacée au Bénin. En effet, il n’existe actuellement aucune condition pour l’exercice libre et sûr des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association.
Le PUJO apporte son soutien ferme à son Coordonnateur national Léonce Houngbadji et à tous les autres leaders persécutés et exhorte le pouvoir de la Rupture à cesser immédiatement ses provocations politiques en direction de l’opposition
Le PUJO demande instamment au gouvernement de prendre des mesures urgentes pour :
– donner les 500.000 emplois promis à la jeunesse,
– garantir l’indépendance et l’impartialité du pouvoir judiciaire,
– engager sans condition le dialogue sincère avec l’opposition.
Le PUJO exhorte la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour empêcher la crise actuelle au Bénin de sombrer dans des troubles sociaux et politiques plus profondes.
Le PUJO exige la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés politiques, l’arrêt des persécutions des opposants et le retrait sans délai du code électoral et de la charte des partis politiques.
Enfin, le PUJO appelle tous les jeunes engagés sur le terrain à rester unis, solidaires, cohérents et vigilants.
Vive la République !
Vive la jeunesse!
Vive le PUJO!
Vive le Bénin!
Fait à Cotonou, le 29 Octobre 2018
Le Secrétaire Général
Franck KPASSASSI