Dans le cadre de la Célébration de la 16ème Journée Mondiale Contre la Peine de Mort, Amnesty International Bénin en collaboration avec l’ambassade de la France au Bénin, a organisé une table ronde sur la problématique de la Vindicte Populaire au Bénin. C’était ce Mercredi 10 Octobre 2018 à l’Institut Français de Cotonou en présence des Leaders Religieux et Traditionnels, des autorités politico-administratives et des acteurs de la société civile.
L’événement a été l’occasion pour Glory Cyriaque Hossou, coordonnateur de la Commission peine de mort et actions urgentes, à Amnesty Bénin de saluer la présence de ces différents acteurs dont l’engagement traduit la volonté d’enrayer ce mal. Il s’est également réjouit de ce que le Bénin soit partie prenante de la lutte contre la vindicte populaire à travers plusieurs dispositions prises. Et loin de dormir sur ses lauriers, il est important de mener un plaidoyer efficace non seulement pour l’abolition intégrale de la peine de mort mais surtout pour la défense des droits humains.
Pour le directeur Exécutif d’Amnesty International Bénin, Fidèle Kikan, le gouvernement a pris ses responsabilités entre avril et juin 2016 à travers la prise de décision salutaire devant favoriser la réduction des actes de vandalisme sur toute l’étendue du territoire national.
Et pour accompagner le gouvernement dans cette dynamique, une déclaration de presse des Leaders Religieux et Traditionnels a été faite sur le sujet :
JOURNEE MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT
TABLE RONDE DE DISCUSSION DES LEADERS RELIGIEUX/TRADITIONNELS SUR LA VINDICTE POPULAIRE.
DECLARATION DES LEADERS RELIGIEUX/TRADITIONNELS
Les leaders religieux et traditionnels et les Organisations de la Société Civile réunis à l’institut français de Cotonou ce mercredi 10 octobre 2018 dans le cadre de la célébration de la 16ème journée mondiale contre la peine mort organisée par Amnesty International Bénin et l’Ambassade de France avec le soutien technique de la communauté Sant ‘Egidio et l’Action Chrétienne pour l’Abolition de la Torture, réaffirment leur croyance en la sacralité de la vie humaine.
Au terme des discussions qui ont tourné autour de l’urgence de l’éradication de la vindicte populaire qui devient de plus en plus récurrente dans notre société et qui constitue en même temps une atteinte et une violation manifeste portée à la vie de l’être humain, nous nous engageons à :
– Poursuivre l’éducation à la préservation de la vie humaine conformément aux préceptes religieux/traditionnels qui reconnaissent et promeuvent la sacralité de la vie humaine.
– Continuer la sensibilisation des populations sur la sacralité de la vie humaine conformément aux saintes écritures.
Aux pouvoirs publics et politiques nous recommandons de:
– Poursuivre les efforts de garantie et de protection du droit à la vie
Conformément aux engagements internationaux régulièrement ratifiés par notre Etat ;
– Impliquer les leaders religieux/traditionnels dans la lutte contre la vindicte populaire ;
– Renforcer l’éducation aux droits humains à l’école et au sein de la famille
– Rétablir le respect de l’Etat de droit
– Redorer le blason de l’appareil judiciaire
– Mettre les moyens à disposition de la Police Républicaine
– Mettre en œuvre les décisions du relevé du Conseil des Ministres du 29 juin 2016 ;
– Renforcer la crédibilité de la justice
– Poursuivre et appréhender les auteurs les Co-auteurs et les complices d’actes de vindicte de populaire ;
– Documenter les cas antérieurs de vindicte populaire afin de rendre justice aux victimes ;
– Crédibiliser le milieu carcéral et renforcer la réinsertion sociale des détenus afin de prévenir les cas de récidives.
– Doter le Bénin d’une loi qui criminalise la vindicte populaire et la torture.
Fait à Cotonou le 10 octobre 2018