Mécontentement dans l’audiovisuel public au Bénin, notamment à la Société de radiodiffusion et de télévision du Bénin (SRTB), ex-ORTB.
Le Syndicat des travailleurs de l’audiovisuel public du Bénin (Syntrap-Bénin) a réuni ses membres, ce mardi 29 octobre, pour dénoncer l’arbitraire dont ils sont les victimes de la part de la ministre du Numérique et de la Digitalisation.
Armel Dossou-Kago, secrétaire général du Syntrap-Bénin, a vivement dénoncé les conditions de vie et de travail du personnel, se dégradant depuis l’annonce des réformes gouvernementales touchant la SRTB. Il a également souligné les tensions dans la collaboration entre le personnel et la direction générale chapeauté par l’autorité de tutelle, le ministère du Numérique et de la Digitalisation, qui sont préjudiciable à l’exercice efficace de la mission des travailleurs.
« Au ministère, les choses ne fonctionnent pas comme elles le devraient. Nous n’avons pas de véritables échanges avec notre tutelle. Quant au conseil d’administration, il ne semble pas intéressé par notre réalité au quotidien. Ils ne cherchent jamais à comprendre nos problèmes au-delà des réunions formelles », a déploré Armel Dossou-Kago.
Bien que le personnel de la SRTB soit favorable aux réformes visant la modernisation de la société, il exige que ces changements s’accompagnent de mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de travail. Car s’insurge le syndicat, les conditions de travail sont exécrables. « Pour des retransmissions en direct, certains collègues se retrouvent sur les lieux tardivement, dormant à peine ou à la belle étoile pendant une ou deux heures pour répondre aux besoins du public. Pour une production radio, il n’est pas rare que l’on se rende sur le terrain en moto, sans preneur de son… Dans de telles conditions, la qualité ne peut pas être assurée ».
Les revendications du syndicat touchent divers aspects tels que les retards de salaire, la suppression arbitraire de primes, le manque de matériel essentiel pour travailler telles que les encres pour les imprimantes, et l’autocensure imposée au personnel dans l’exercice de ses missions.
Tout en rappelant que le Syntrap a fait un travail de fond pour accompagner les réformes notamment avec la préparation d’un document contenant des propositions de solutions, les travailleurs de l’audiovisuel public préviennent que des actions fortes et plus fermes pourraient être envisagées si l’autorité de tutelle continue à faire la sourde oreille.
« Nous sommes prêts à entamer une grève si nos demandes ne sont pas entendues. Nous avons produit des documents, et nous attendons que la direction nous invite à la table de discussion ou prenne en compte nos propositions pour le bien-être du personnel », a renchérit le syndicat.