Ce sont des rescapés béninois de l’esclavage en Libye. Billa Séidou et Mohamed Traoré sont respectivement âgés de 24 et 22 ans. Ils tentaient de joindre l’Italie mais ont le pire en Lybie.
Selon l’Agence Bénin Presse (ABP) qui a rencontré les deux rescapés, au cours de la 4ème session ordinaire de l’année 2017 du conseil communal de Djougou, jeudi dernier, ils ont rallié via le Niger, l’Algérie où ils ont séjourné durant trois mois. Etant des artisans maçons, ce séjour en Algérie leur a permis d’économiser chacun environ 300.000 Fcfa pour se retrouver à Zablatar, une ville côtière de la Libye dans l’intention de poursuivre la migration en Italie avec la complicité d’un correspondant de Djougou vivant sur place en Libye, ont-il raconté.
Avec un séjour chaotique à Zablatar, ces jeunes à l’instar d’une centaine de jeunes africains ont fini par perdre espoir de fouler le sol italien et ceci à cause des promesses non ténues de convoyeurs ou démarcheurs.
« Un jour, il y a eu une mésentente entre les conducteurs de zodiacs et les arabes, ce qui entraîna une bagarre. Des balles blanches ont été tirées et on a enregistré des blessés et même des morts », a relaté avec désarroi le jeune Séidou avant d’aborder leur retour au bercail.
« Vivant dans cette situation de martyr, nous sommes informés que l’Union Européenne (UE) a financé les Libyens pour rapatrier tous les migrants dans leurs pays respectifs. C’est comme cela qu’un jour, les policiers nous ont attrapés et entassés dans un camp de prison de Tripoli, maltraités sans manger à notre faim. On nous sert également l’eau salée de la mer ».
Après avoir tenté en vain de suivre les rapatriés burkinabè, ces jeunes ont eu la vie sauve grâce aux migrants ivoiriens qui leur avaient attribué de pseudonymes et faux numéros de la Côte d’Ivoire. Devenus temporairement ivoiriens par la force des choses parce qu’ils ont su s’infiltrer dans le lot des migrants ivoiriens, ils ont été embarqués le 22 novembre à Abidjan.
D’Abidjan, ces deux jeunes ont reçu des mains des dirigeants ivoiriens une somme de 32.000 Fcfa chacun, ce qui leur a permis de retrouver leurs familles respectives à Djougou le 25 novembre 2017.
SOURCE : ABP