
Des artistes et groupes venus du monde entier sont attendus dans la capitale guinéenne pour célébrer les percussions et le djembé en particulier, du 6 au 9 décembre 2024.
Les plus hautes autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest ne cachent pas leur ambition : le djembé occupe une place de choix dans la culture guinéenne et elle doit être célébrée. L’ambition date de la fin des années 90. La Guinée organisait alors la Biennale internationale des percussions, du 5 au 9 mai 1999, à Conakry. Une première et seule édition, auréolée d’un succès international. Si historiquement, il ne fait aucun doute sur la légitimité du pays de porter un tel projet du fait de la place qu’occupent les percussions dans ses traditions, il fallait relever le défi de réunir sur un même évènement de grands ensembles de percussionnistes du monde entier. Le pari fut tenu et l’ambition du pays clairement affichée.
C’est ce même défi qu’espère relever le Centre International des Percussions en organisant une nouvelle édition de la Biennale, désormais rebaptisée « Festival international du Djembé » . « Le djembé, c’est l’appropriation de notre culture. Les instruments de percussion ont été des témoins sonores de nos joies et malheurs, de notre bonheur, de notre tristesse depuis des siècles » , justifie Moussa Moïse Sylla, ministre de la Culture, du tourisme et de l’artisanat, lors d’une conférence de presse le 22 novembre 2024, à Camayenne-Plage, un des espaces retenus pour le festival. 24 concerts et spectacles gratuits portés par 14 groupes guinéens et 10 groupes internationaux, des tables rondes et des résidences sont au programme de cette édition-renaissance.
Transmission
Co-organisée par le Centre International des Percussions (Cip) et l’Association Nuits métis, cette édition du festival international de Djembé mettra à l’honneur les savoirs faire de nombreux percussionnistes. Outre le Djembé, les joueurs du balafon, de la flûte, des castagnettes, de la kora, du chékéré, etc, ainsi que leurs fabricants sont attendus. Au-delà des aspects festifs, le festival entend contribuer à la préservation et la perpétuation de la pratique des percussions. « Les instruments de musique sont en voie de disparition. Il faut les sauvegarder, en élaborant par exemple un répertoire national d’instruments de musique » , indique Abou Soumah , directeur général du Centre international de percussions et commissaire général du Festival.
La thématique de cette édition, « Excellence et innovation » , s’inscrit dans cette logique. « Aujourd’hui, le constat est que certains des instruments ont disparu, parce que les joueurs n’ont pas eu un environnement propice de transmission de leur savoir » constate le ministre de la Culture, du tourisme et de l’artisanat pour qui le festival constitue un excellent instrument de valorisation et de sauvegarde du patrimoine instrumental de musique guinéen.
Avec comme pays invité spécial, la Chine ; pays invité d’honneur, le Maroc et Pays invité de marque, le Maroc, le festival international de Djembé est aussi un moyen de diplomatie culturelle afin de positionner la Guinée « au cœur des musiques du monde » , indique Marc Ambrogiani, directeur artistique de l’Association Nuits métis. C’est également une occasion de « rendre hommage à ceux qui, à travers le monde, portent fièrement la tradition guinéenne » précise le ministre en charge de la culture.
Eustache AGBOTON , à Conakry ©www.noocultures.info