
Les syndicats de la plateforme portuaire refusent de rester silencieux face à l’obstination du gouvernement à conduire le Port de Cotonou dans le gouffre. Cela en faisant fi des observations faites lors des échanges et surtout des conséquences liées au choix d’un mandataire pour la gestion du port.
Pour ces Syndicats, »l’obstination du gouvernement a persisté dans une réforme dénudée de tout sens, viole entre autre le protocole d’accord signé le 04 juillet 2017 entre le Ministre des Infrastructures et des Transports et le Collectif des Syndicats de la Plateforme Portuaire et les conclusions de l’atelier de réflexion sur le dossier de recrutement de mandataire pour la gestion du Port de Cotonou tenu à Bohicon du 10 au 12 Août 2017. Une situation qui démontre la mauvaise foi du gouvernement à rester sourd aux remarques des acteurs de premiers rang de la chaîne portuaire.
A travers une déclaration de presse dont la teneur fait suite, le collectif des syndicats de la plateforme portuaire tiennent le gouvernement pour responsable des déconvenues que la désignation d’un mandataire peut engendrer sur le fonctionnement du Port Autonome de Cotonou.
DECLARATION DU COLLECTIF DES SYNDICATS DE LA PLATE-FORME PORTUAIRE
Le vendredi 24 Novembre 2017, le Chef de l’Etat a invité le Staff de la Direction Générale du PAC et les membres du bureau syndical du Syndicat National des Travailleurs du Port Autonome de Cotonou à une séance de travail. Il est à rappeler que l’ordre du jour de cette séance de travail n’a nullement été notifié aux partenaires sociaux.
Grande a été la surprise du Bureau syndical lorsque le Chef de l’Etat est revenu sur le dossier de la Gestion du Port Autonome de Cotonou par un mandataire même si entre temps nous avons pu remarquer l’évolution de la terminologie de mandataire au délégataire.
Le Gouvernement par son chef venait de violer une fois encore, le protocole d’accord signé le 04 juillet 2017 entre le Ministre des Infrastructures et des Transports et le Collectif des Syndicats de la Plateforme Portuaire à l’issue des grèves tenues respectivement les mercredi 14 au jeudi 15 juin 2017 et du jeudi 22 au vendredi 23 juin 2017.
De même, cette obstination du gouvernement a persisté dans une réforme dénudée de tout sens, viole également les conclusions de l’atelier de réflexion sur le dossier de recrutement de mandataire pour la gestion du Port de Cotonou tenu à Bohicon du 10 au 12 Août 2017, au cours duquel d’éminents experts nationaux et étrangers ont ressorti les dangers encourus par le peuple Béninois au cas où le gouvernement mettrait en œuvre une telle réforme.
Camarades Travailleurs, chers journalistes, comment peut-on comprendre le chef de l’Etat, lorsqu’il déclare n’avoir pas été informé des mouvements de grèves successives des travailleurs de la plateforme portuaire ni de la signature d’un protocole d’accord pris au nom du gouvernement par son Ministre des Infrastructures et transports encore moins du séminaire de Bohicon lancé et clôturé par ce même Ministre ?
Aussi, comment comprendre que toutes les explications apportées par les travailleurs n’ont pas été du goût du chef de l’Etat qui pourtant avait laissé entendre que la seule chose qui pourrait lui faire changer d’avis est de lui démontrer les inconvénients et la dangerosité liés à cette réforme ?
Comment comprendre que les partenaires sociaux et les travailleurs soient écartés dans la mise en place d’un comité ministériel pour les négociations et l’élaboration de projet de contrat à l’endroit du délégataire ?
Comment comprendre que ce contrat approuvé par le conseil des ministres, soit gardé secret et même caché aux administrateurs qui devraient statuer sur ce dossier le vendredi 05 janvier 2018 ?
Comment comprendre le conflit d’intérêt qui entoure la désignation du délégataire retenu qui en effet, avait été commis par le gouvernement pour un audit organisationnel et dont le rapport n’a jamais fait objet de restitution, ni d’approbation par le CA soit remis au Chef de l’Etat avec proposition de service ?
L’audit a été fait par rapport à quel référentiel pour en arriver à des conclusions opposables ?
Ne s’agit-il pas dès le départ d’un complot délibéré et arbitraire en vue de la délégation de gestion préméditée au profit de cette société belge qui avait fait l’audit courant janvier et février 2017 ?
C’est fort de ces interrogations que les travailleurs de la plateforme portuaire et du Ministère des Infrastructures et des Transports tiennent responsables le Gouvernement, le Ministre de tutelle, l’Autorité Portuaire des déconvenues qu’engendrerait leur opposition à rebrousser chemins quant aux réformes indélicates entreprises çà et là sur la plateforme portuaire dans le seul but de sacrifier l’intérêt Général du peuple et des travailleurs.
En cas de statu quo, le Collectif des syndicats de la plateforme portuaire et du Ministère des Infrastructures et des Transports se réservent le droit d’utiliser tous autres moyens de lutte pouvant lui permettre d’obtenir gain de cause pour ses revendications collectives inscrites dans le protocole d’accord signé le 04 juillet 2017.
Fait à Cotonou, le 08 janvier 2018
Ont signé
Le Secrétaire Général Le Secrétaire Général
SYNTRAPAC (PAC) SYNATRAMAP (SOBEMAP)
Urbain P. KANLINSOU Maxime SESSOU
Le Secrétaire Général
SYNTRA-TTP (MIT)
Athanase HOUNSOU
Le Secrétaire Général Le Secrétaire Général
SATRAM-COBENAM SYNTRA – CNCB
Issiakou MOUPHTAOU Aymar HOUNGBEME