
Invité de l’émission “Le Débat” sur BBC Afrique, le député Aké Natondé a expliqué les raisons qui ont conduit à la révision de la Constitution béninoise.
Création d’un Sénat, allongement des mandats, trêve politique : Aké Natondé assure que les changements visent à stabiliser la vie politique et non à fragiliser la démocratie.
Une Constitution modernisée pour répondre aux réalités actuelles
Au micro de BBC Afrique, Aké Natondé a rappelé que la Constitution de 1991 n’avait connu que deux révisions en plus de trois décennies. Selon lui, la dernière modification répond à un impératif : adapter les institutions aux défis contemporains.Il évoque notamment la nécessité d’intégrer l’expérience des anciens dirigeants dans un cadre institutionnel et d’éviter les blocages politiques observés par le passé.
Mandat présidentiel à 7 ans : un choix “pour l’efficacité”
Parmi les décisions les plus débattues : le mandat présidentiel passe désormais de 5 à 7 ans.
Le député justifie cette évolution par le besoin de donner “du temps et de la visibilité” aux gouvernants, afin de conduire des projets structurants et rassurer les investisseurs.
Il affirme que cette réforme n’a pas été pensée pour avantager le président sortant, Patrice Talon : elle ne prendra effet qu’avec l’élection de 2026.
Création d’un Sénat : un organe d’arbitrage, pas une chambre politique
Autre nouveauté : la mise en place d’un Sénat non électif. Ce nouvel organe rassemblera des anciens chefs d’État, des anciens présidents d’institutions et quelques hauts gradés, avec pour mission d’arbitrer les différends entre l’Assemblée nationale et le Président de la République.
Pour Aké Natondé, l’objectif est clair : réduire les tensions politiques et offrir un espace d’expertise institutionnelle. “Le Sénat ne vient pas concurrencer l’Assemblée. Il vient réguler”, a-t-il insisté.
Une trêve politique pour éviter les campagnes prématurées
La réforme introduit également une période de trêve politique, qui interdit les campagnes électorales avant la dernière année du mandat présidentiel. Une mesure critiquée par certains acteurs qui y voient une restriction de la liberté politique.
Aké Natondé s’en défend : “Les débats et les critiques restent possibles. Ce que nous mettons fin, ce sont les campagnes déguisées qui durent des années.”
Un message rassurant sur l’état de la démocratie
Face aux inquiétudes exprimées sur les réseaux sociaux et dans une partie de l’opinion, le député affirme que les mécanismes de contrôle restent intacts, notamment le rôle central de la Cour constitutionnelle.
Pour lui, la réforme ne remet pas en cause les fondamentaux démocratiques du pays :
“La démocratie béninoise demeure solide. Elle évolue, elle ne recule pas.”






































