Sénégal : Des contacts entre Macron et Sonko

A peine a-t-il été nommé nouveau Premier ministre du Sénégal que déjà, le Président Emmanuel Macron est entré en contact avec Ousmane Sonko.

Emmanuel Macron fait-il déjà du lèche botte à Ousmane Sonko ?

Alors que le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a été investi, mardi 2 avril, à Dakar, le président français, Emmanuel Macron n’a pas manqué de lui signifier sa « volonté de poursuivre et d’intensifier le partenariat entre le Sénégal et la France ».

Dès le 25 mars, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, où l’ancien inspecteur des impôts et domaines a créé la sensation en s’imposant avec plus de 54 % des suffrages, Emmanuel Macron avait félicité Bassirou Diomaye Faye dans un message sur le réseau social X en français et en wolof, dans lequel il « se réjouit de travailler avec lui ».

Ce fut ensuite, un appel téléphonique d’une demi-heure dite « très positive » qu’il a eu avec le nouvel élu.

La France est méfiante et préfère adoucir son approche pour préserver ses relations avec le Sénégal. Comme la question du Franc CFA.

En effet, l’actuelle présidente sénégalaise est déterminée à abandonner le franc CFA. Dans son programme de campagne, le candidat Bassirou Diomaye Faye a affirmé sa préférence pour une réforme monétaire qui permettrait au Sénégal d’intégrer une monnaie unique pour l’ensemble des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou de battre sa propre monnaie si les conditions ne sont pas réunies. Bassirou Diomaye Faye qui partage avec Ousmane Sonko les mêmes aspirations et visions souverainiste, prône une rupture totale avec le système actuel.

Selon Ousmane Sonko, cette perspective s’inscrit dans une approche sous-régionale qui devrait permettre d’aboutir à une monnaie unique pour l’ensemble des pays de la CEDEAO. « Le franc CFA tel qu’il est conçu entrave le développement économique de la région et il est nécessaire d’envisager d’autres options. Nous essaierons d’abord de mettre en œuvre une réforme monétaire au niveau sous-régional. Si nous n’arrivons pas à impulser les réformes au niveau communautaire, alors nous prendrons la responsabilité de doter le Sénégal de sa propre monnaie », avait déclaré Ousmane Sonko.

Cette position fait peur à la France. « Nous sommes plus ouverts que jamais à cette idée » a laissé entendre une source diplomatique à Le Monde Afrique. Preuve que la France veut éviter la rupture avec le Sénégal. Le Sénégal qui se dit désormais favorable à « un partenariat gagnant-gagnant » avec la France.

D’autant qu’en juillet 2023, le leader du parti Pastef accusait la France de « néocolonialisme », le mettant en garde de soutenir le président Macky Sall contre une éventuelle candidature à un troisième mandat en 2024.

« Il est temps que la France lève son genou de notre cou : sept siècles de misère, de traite humaine, de colonisation et aujourd’hui de nëo-colonisation. Cela suffit, il est temps que la France nous foute la paix », avait déclaré Ousmane Sonko, sur l’attitude adoptée par la France en Afrique.

Face à la position tranchée des nouveaux dirigeants du Sénégal, l’Élysée multiplie les appels pour se repositionner au regard de la volonté du Sénégal de se tourner vers de nouveaux partenaires, de nouveaux pays, pour des partenariats gagnants-gagnants.

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