
Pendant deux jours, experts, professionnels, partenaires techniques et décideurs dans le domaine de l’électricité se concertent pour donner une nouvelle dimension à la coopération énergétique entre les pays membres de la Commission Economique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Le 10ᵉ Forum de la CEDEAO sur la régulation de l’électricité s’est ouvert ce jeudi 23 octobre 2025 à Cotonou. Organisé par l’Autorité régionale de régulation du secteur de l’électricité de la CEDEAO (ARREC), l’événement réunit pendant deux jours les principaux acteurs du secteur autour du thème : « Coopération énergétique en Afrique de l’Ouest : dynamiques actuelles et perspectives de renforcement de l’intégration ».
Ce rendez-vous se veut un cadre de réflexion et d’échanges pour donner une nouvelle impulsion à la coopération énergétique entre les États membres. À l’ouverture des travaux, Laurent Tossou, président de l’ARREC, a salué la portée symbolique de cette édition : « Cette dixième édition marque une étape historique : elle illustre plus d’une décennie d’efforts constants pour bâtir un marché régional de l’électricité intégré, transparent et prospère, conformément à la Vision 2050 de la CEDEAO et au Cadre stratégique communautaire 2023-2027»
Un bilan encourageant, des défis persistants

Depuis sa création, l’ARREC s’est imposée comme un pilier de la gouvernance énergétique régionale. Elle a œuvré pour harmoniser les cadres réglementaires, poser les bases du Marché Régional de l’Électricité et amorcer la transition vers sa seconde phase. Parmi les avancées notables figurent l’adoption de méthodologies tarifaires régionales transparentes, la mise en place du Système Régional d’Information (RIMS) et un appui constant aux autorités nationales de régulation.
Le rapport annuel 2023-2024 de l’ARREC, distribué aux participants, met également en lumière les progrès accomplis, tout en insistant sur la nécessité d’accélérer l’accès universel à l’électricité et de promouvoir des interconnexions fiables entre les pays membres.
« Nous devons approfondir l’intégration énergétique, garantir la cybersécurité des systèmes électriques, renforcer la gouvernance des données et assurer la participation active des jeunes et des femmes dans le secteur » a souligné Laurent Tossou.
Vers une souveraineté énergétique ouest-africaine

Pour Amadou Diongue, ambassadeur et représentant résident de la CEDEAO au Bénin, l’intégration énergétique reste un chantier prioritaire, malgré les disparités entre les cadres nationaux et les contraintes financières. « La Commission de la CEDEAO réaffirme son soutien indéfectible à l’ARREC, institution fondamentale pour la construction de notre souveraineté énergétique » a-t-il déclaré.
Même son de cloche du côté de Édouard Dahome, président de l’Autorité de régulation de l’électricité du Bénin, qui voit dans ce forum une opportunité de consolider la solidarité régionale : « Notre région fait face à des défis inédits : croissance rapide de la demande, retards dans les interconnexions, contraintes financières et instabilité géopolitique. Mais jamais les États ouest-africains n’ont affiché une telle volonté politique de bâtir un marché de l’électricité durable et intégré».
Durant ces deux jours de travaux, les discussions porteront sur la modernisation des infrastructures, la digitalisation du secteur, le financement de projets transfrontaliers et la promotion des énergies propres. Des priorités qui traduisent la détermination des pays ouest-africains à faire de l’électricité un levier d’intégration régionale et de développement durable.





































