L’éclat de la dot : Une réflexion sur « Le lion et la perle » de Wole Soyinka

Dans « Le lion et la Perle » de Wole Soyinka, la pièce se déroule dans un village africain où la dot joue un rôle central dans les relations matrimoniales.

Cette chronique littéraire explore la valeur de la dot dans le contexte africain tel que présenté par Wole Soyinka, en mettant un accent particulier sur le personnage de Lakounle, l’instituteur du village, qui incarne la modernité et qui ne voit pas l’importance de payer la dot à Sidi.

La dot, tradition ancestrale ancrée dans de nombreuses cultures africaines, est mise en avant comme un élément crucial de l’intrigue de la pièce. Elle symbolise bien plus qu’une simple transaction financière ; elle est le reflet des valeurs traditionnelles, des normes sociales et de la place de la femme dans la société.

Dans la pièce, Lakounle représente la modernité et l’éducation occidentale, et il est en conflit avec les coutumes traditionnelles du village. Il refuse de payer la dot à Sidi, la considérant comme une  »coutume sauvage »,  »archaïque » et  »démodée ». Cependant, son refus de se conformer aux traditions locales révèle son manque de compréhension des enjeux culturels et sociaux qui sous-tendent la dot.

À travers les personnages de Baroka, le vieux chef du village, et de Sidi, la jeune perle convoitée, la dot devient le point central d’un jeu de pouvoir et de séduction. Baroka cherche à s’approprier la jeune femme pour affirmer son autorité et sa virilité, tandis que Sidi, fière et indépendante, refuse de se laisser posséder comme un simple objet.

Soyinka utilise habilement le personnage de Lakounle pour illustrer les tensions entre tradition et modernité, entre patriarcat et émancipation féminine. Lakounle incarne l’ambivalence de la société africaine face à la modernisation et la nécessité de trouver un équilibre entre les valeurs traditionnelles et les exigences du monde moderne.

La pièce nous invite à réfléchir sur la façon dont les pratiques traditionnelles façonnent encore les relations humaines et sur la nécessité de les remettre en question à la lumière des valeurs contemporaines. À travers « Le Lion et la Perle », Soyinka nous offre une exploration profonde et nuancée de la société africaine, mettant en lumière l’importance de la dot comme un symbole de l’identité culturelle et de la lutte pour l’autonomie individuelle. Cette pièce captivante nous invite à contempler les complexités de la condition humaine et les défis de la transformation sociale dans un monde en constante évolution.

Dr. Hubert DJOGUÉ,
Ancien Président des Professeurs de français du Littoral (Bénin)

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