
Une rencontre régionale réunit, depuis ce mardi 20 décembre 2022, à Nouakchott en Mauritanie, les parlementaires des 12 pays membres du projet régional « Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD) ».
Venus du Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Cameroun, Congo, Guinée, Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Togo et Tchad, ces parlementaires des pays où le projet Swedd est mis en oeuvre, réfléchissent à renforcer le cadre de plaidoyer pour la mise en place de cadres institutionnels et de contextes socioculturels donnant plus de garantie à une autonomisation durable des femmes et des filles et à une capture accélérée du dividende démographique (DD).
Selon le Ministre des Affaires Économiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, Président en exercice du Comité de Pilotage du Projet SWEDD, Ousmane Mamoudou Kane, cette rencontre régionale s’inscrit dans un projet de mise en place d’un réseau régional de plaidoyer des parlementaires des pays SWEDD. Il s’agira donc pour le parlementaire de « proposer un espace fonctionnel de rencontres et de dialogue direct des parlementaires qui, chaque fois de besoin, travaillera avec les guides religieux, les communicateurs traditionnels, les chefs coutumiers, les organisations de la société civile ainsi que les journalistes organisés en plateformes opérationnelles » afin de « créer dans un futur proche une structure faîtière avec un mécanisme capable de fédérer, autour d’une des entités déjà existantes, le potentiel des uns et des autres à travers un plan d’action régional concerté ».

Ainsi donc, au regard de leur rôle dans la promotion et l’adoption des politiques et stratégies visant l’autonomisation des femmes et des filles et le dividende démographique, ces parlementaires devront procéder à la mise en place de cadres institutionnels (des textes législatifs et réglementaires initiés et/ou révisés) et de contextes socioculturels donnant davantage de garantie en contribuant efficacement à une autonomisation durable des femmes et des filles et à une capture accélérée du dividende démographique (DD).
Pour le Représentant résident du bureau pays du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Cheikh Fall, la rencontre de Nouakchott se veut « un espace de rencontre et de dialogue inclusif et participatif entre décideurs politiques, partenaires stratégiques, acteurs et parties prenantes engagés dans le processus de mise en œuvre du projet SWEDD, avec un fort focus sur l’autonomisation durable des femmes et des filles, et sur la capture du dividende démographique ».
Tout en notant que les indicateurs de santé dans les pays SWEDD restent encore très faibles par rapport au reste de l’Afrique, Cheikh Fall se félicite des avancées notées dans les pays SWEDD au cours de la première phase du projet (2015-2019), citant l’évolution des indicateurs clés, un taux de prévalence contraceptive qui est allé de 9 à 17,5%, la fécondité qui a baissé de 2,83 points, une légère hausse de l’âge moyen de mariage, le baisse du taux moyen de mortalité maternelle, qui est passé de 606 à 558 pour 100.000 naissances vivantes.
C’est pourquoi, il a appelé à une implication accrue de tous les acteurs pour l’atteinte des trois zéros transformateurs, à savoir Zéro décès maternel et néonatal évitable, Zéro besoin non satisfait en planification familiale et Zéro violence basée sur le genre.

Au terme des travaux, il est attendu les bonnes pratiques liées à l’implication des parlementaires dans la mise en œuvre des politiques et programmes publics définis pour une meilleure promotion de l’autonomisation des femmes et des filles dans leurs pays respectifs couverts par le projet SWEDD ; le renforcement des compétences des parlementaires pour un meilleur accès aux informations de qualité liées à de grandes questions d’actualité telles que la santé reproductive, maternelle et néonatale, infanto-juvénile et des adolescents (SRMNIA), la planification familiale (PF).
Il est aussi attendu l’adoption de la Déclaration de Nouakchott consacrant la mise en place d’un réseau régional de plaidoyer des parlementaires des pays SWEDD (2R3P/SWEDD) pour une meilleure autonomisation des femmes et des filles ainsi que pour une capture accélérée du DD et la déclinaison d’une feuille de route du 2R/3P/SWEDD assortie d’un mécanisme souple et opérationnel de coordination et d’une feuille de route devant être déclinée, après adoption, en plans opérationnels au niveau régional et national.
Pour rappel, le Bénin a été fortement représenté à cette rencontre régionale de plaidoyer des parlementaires des pays SWEDD pour le renforcement des engagements en faveur de l’autonomisation des femmes et la capture du Dividende Démographique. Cela à travers une forte présence des responsables du Projet Swedd-Bénin, dont les apports aux travaux ont été très décisifs.