Bénin : un couple français écope de 3ans de prison pour trafic d’enfant

Un couple français a été reconnu coupable de tentative de sortie illégale de mineur au Bénin, dans une affaire mêlant maternité arrangée et faux documents. Le tribunal de Cotonou les a condamnés à trois ans de prison.

Au Bénin, ce vendredi, le verdict est tombé au tribunal de première instance de première classe de Cotonou dans l’affaire du couple français, impliqués dans une affaire qualifiée de « tentative de sortie illégale de mineur ». Ils ont été condamnés à trois ans de prison, dont un an ferme. En plus de cette peine, ils devront s’acquitter chacun d’une amende d’un million de francs CFA. Le tribunal leur a également interdit de quitter le territoire béninois pour une durée de cinq ans.

L’affaire a secoué l’opinion publique, tant par les faits que par les profils des prévenus. Le couple français aurait passé un accord avec un couple vivant au Bénin pour faire reconnaître la paternité de l’enfant à naître. Après la naissance, les deux expatriés ont entrepris des démarches administratives en se présentant comme les parents biologiques de l’enfant, obtenant ainsi un acte de naissance sécurisé et un passeport.

Mais leur projet a avorté au moment de quitter le Bénin. Une dénonciation, émanant du père de la femme française, a déclenché l’intervention des autorités. C’est alors que l’affaire a pris une tournure judiciaire.

À la barre, les mis en cause ont nié toute intention frauduleuse. Ils affirment avoir voulu « offrir une vie meilleure à l’enfant », rejetant l’accusation de traite. Le ministère public, lui, ne partage pas cette lecture et dénonce une tentative de trafic d’enfant « habilement déguisée en acte humanitaire ». Il avait requis des peines plus lourdes.

Le tribunal a retenu les charges de fausses déclarations de naissance, usage de faux documents administratifs et tentative de sortie illégale de mineur contre le couple français .

Dans cette affaire, la mère biologique de l’enfant, soupçonnée de complicité, aurait perçu un million de francs CFA dans le cadre de l’accord. Elle est actuellement en fuite. Un agent municipal, accusé d’avoir facilité la délivrance des documents, a été jugé dans une procédure distincte. La défense, quant à elle, évoque une erreur administrative et conteste toute intention criminelle.

Le tribunal n’a toutefois pas retenu cette version. Il a ordonné la destruction immédiate des documents établis au nom de l’enfant, jugeant les actes « gravement irréguliers ».

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