
Face aux lourdes pertes subies en Ukraine, la Russie autorise désormais le recrutement d’étrangers dans ses rangs. Une manœuvre qui illustre l’essoufflement militaire du Kremlin sans passer par une mobilisation générale.
Pour la première fois depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie a officialisé l’enrôlement de combattants étrangers dans son armée. Une décision présidentielle qui marque un virage dans la politique militaire du Kremlin, déterminé à poursuivre son effort de guerre sans recourir à une mobilisation générale impopulaire.
Après plus de trois ans et demi d’un conflit meurtrier, où les pertes humaines se chiffreraient en centaines de milliers, la Russie adapte son dispositif. L’échec des espoirs diplomatiques liés à l’élection de Donald Trump et l’enlisement des négociations ont laissé place à une logique d’endurance, coûteuse en vies humaines.
Pour limiter les tensions internes et compenser les vides dans les rangs de l’armée, la Russie a mis en place une politique d’ouverture inédite, primes à l’engagement, promesse de naturalisation et recrutement élargi aux spécialistes étrangers âgés ou retraités, en particulier dans les services de renseignement. Les ressortissants d’Asie du Sud-Est seraient parmi les premiers ciblés par ces incitations.
Mais selon plusieurs experts, l’impact réel de ces renforts étrangers resterait limité. Ils pourraient représenter tout au plus quelques pourcents des effectifs, loin de suffire à équilibrer les pertes quotidiennes sur le front ukrainien. Ce choix stratégique révèle surtout la volonté de Vladimir Poutine d’éviter une mobilisation générale, tout en maintenant la pression militaire de son armée coûte que coûte.