Arrestation d’Hugues Sossoukpè à Abidjan : Le gouvernement ivoirien s’explique

Le gouvernement ivoirien se défend après l’arrestation et l’extradition du journaliste réfugié Comlan Hugues Sossoukpè vers Cotonou. Abidjan affirme avoir agi dans le strict respect de la justice et nie toute violation du statut de réfugié.

Face aux critiques croissantes, le gouvernement ivoirien sort du silence dans l’affaire Comlan Hugues Sossoukpè, journaliste béninois réfugié au Togo et récemment arrêté à Abidjan avant son extradition vers Cotonou. Mercredi 24 juillet 2025, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly a défendu l’action de son pays, affirmant que l’extradition avait respecté les procédures de justice et que les autorités ignoraient son statut de réfugié.

Promoteur du média numérique Olofofo, Hugues Sossoukpè était en Côte d’Ivoire sur invitation officielle, selon ses avocats, qui dénoncent un piège organisé. Pourtant, pour Abidjan, « aucun guet-apens n’a été tendu », a insisté Amadou Coulibaly, citant une coopération judiciaire « normale » entre États. « Aucune action illégale n’a été entreprise, nous avons juste exécuté un mandat dans le cadre de la justice », a-t-il déclaré, précisant que l’existence du statut de réfugié n’était pas connue au moment des faits.

L’arrestation a provoqué une onde de choc parmi les défenseurs des droits humains, à l’instar de Reporters sans frontières (RSF) qui y voient une extradition en contradiction flagrante avec la protection internationale due à un réfugié. La polémique enfle, d’autant que l’homme était en exil au Togo depuis 2021 sous protection officielle.

À Cotonou, la justice béninoise a vite pris le relais. Conduit devant la CRIET, Hugues Sossoukpè a été incarcéré à la prison civile de Ouidah. Il est accusé de « harcèlement par système informatique, rébellion et apologie du terrorisme ». En cause, plusieurs publications jugées subversives.

Du côté du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole de l’exécutif, estime que la justice doit suivre son cours refusant que cette affaire soit réduite à une simple question de liberté de la presse. Pour lui, l’arrestation et l’extradition de Sossoukpè relèvent d’une démarche légitime de responsabilité.

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