
L’institutionnalisation d’une seconde chambre parlementaire, le Sénat, ainsi que la révision constitutionnelle au Bénin, ne plaisent pas à Thomas Boni Yayi.
Dans une déclaration rendue publique ce lundi 3 novembre 2025, l’ancien président Thomas Boni Yayi s’insurge contre la création d’un Sénat.
« Cette initiative ne va pas dans le sens du renforcement de notre démocratie », affirme-t-il, ajoutant qu’elle « fragilise la cohésion sociale et compromet la sérénité du débat républicain ».
Qualifiant le projet d’« antidémocratique » et d’« inopportun », Thomas Boni Yayi estime que l’institution envisagée viole les principes de séparation des pouvoirs et servirait les intérêts d’« un seul homme » au détriment de l’intérêt général.
L’ancien président dénonce également les zones d’ombre entourant le Sénat, notamment sa composition, ses attributions et sa fonction, qu’il juge taillées sur mesure pour modifier « la nature même de notre régime politique ». Il refuse catégoriquement d’y siéger en tant que membre de droit et parle d’une « dérive institutionnelle » susceptible de compromettre les acquis démocratiques.
« Je ne saurais en aucun cas faire partie de cette institution comme membre de droit ni cautionner un tel projet », martèle-t-il, avertissant que la réforme pourrait mettre en péril « notre vivre-ensemble et l’avenir de notre Nation ».
L’appel de Boni Yayi aux députés
Dans la foulée, Thomas Boni Yayi s’adresse aux 22 députés du parti Les Démocrates, les incitant à rejeter la proposition lors de la dernière session ordinaire de la 9ᵉ législature.
« J’en appelle avec gravité aux députés du parti Les Démocrates à rejeter cette proposition de révision constitutionnelle portant création du Sénat. En agissant ainsi, les 22 députés LD honoreront leur serment d’artisans de la restauration de la démocratie au Bénin. Par leur minorité de blocage, ils auront le mérite de rendre la parole au peuple, seul souverain légitime, à travers la voie référendaire, expression suprême de la volonté nationale », plaide-t-il.
Clôturant sa déclaration sur une exhortation, à la vigilance et à l’union : « Refusons toute altération de l’équilibre institutionnel qui menace notre vivre-ensemble et l’avenir de notre Nation. Ensemble sauvons la patrie. Dieu bénisse le Bénin ».
Pour l’heure, le sort du projet reste entre les mains des députés.





































