
Dakar a lancé, dimanche 30 novembre dernier, la toute première édition du Festival Ouest Africain des Arts et de la Culture (ECOFEST), un rendez-vous continental attendu depuis… 1987.
Le Sénégal, terre de Téranga et haut lieu du dialogue culturel, devient ainsi le premier pays à accueillir le Festival Ouest Africain des Arts et de la Culture (ECOFEST), conçu pour célébrer l’unité, la créativité et la diversité des peuples ouest-africains.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a réuni des responsables politiques, des artistes, des chercheurs, des chefs religieux et traditionnels, ainsi que les délégations de tous les pays membres de la CEDEAO et de l’UEMOA.
« Aujourd’hui est un jour historique, car ECOFEST a été institué en 1987 pour renforcer l’intégration régionale. Sa concrétisation, 38 ans plus tard, traduit la persévérance de nos États et la force de notre volonté commune » a dit Professeure Fatou Sow Sarr, la Commissaire de la CEDEAO en charge du Développement Humain et des Affaires sociales, dans une allocution empreinte de solennité. Elle a salué l’engagement du Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et de l’UEMOA, avant d’inscrire le festival dans la logique de la Vision 2050 de la CEDEAO : une « CEDEAO des peuples », misant sur la paix, la cohésion sociale et la prospérité.

Le thème retenu pour cette première édition « Mutations et crises socio-politiques en Afrique de l’Ouest : que peut faire la culture ? » a donné une orientation forte au festival. Ainsi, dans son discours, le Commissaire de l’UEMOA, Mamadú Serifo Jaquité, a souligné que « la culture est un ferment de paix et un outil de résilience ». Selon lui, à travers ECOFEST, « nous voulons mobiliser nos richesses culturelles comme fer de lance d’un dialogue multiforme capable de rassembler au-dessus des turbulences que connaît notre région. »
Il n’a pas manqué de rappeler les efforts de l’UEMOA depuis 2013, avec la mise en place d’une Politique commune de développement culturel, puis du Programme Développement des Industries Culturelles et Créatives (PDICC-UEMOA), destiné à structurer et dynamiser le secteur.
Très attendu, le discours du Premier ministre sénégalais a été l’un des temps forts de la cérémonie. Saluant l’héritage culturel ouest-africain, Ousmane Sonko a insisté sur la place de la culture dans les politiques de développement. « Face aux crises sécuritaires, économiques ou identitaires, la culture est notre rempart le plus puissant. Elle rassemble là où la politique divise, elle répare là où les conflits déchirent, elle inspire là où le doute paralyse » a-t-il dit avant d’évoquer la croissance rapide des industries culturelles et créatives, qui représentent désormais des milliards de dollars de revenus en Afrique, et près de 8% du PIB au Sénégal.

La jeunesse, cœur battant du festival
ECOFEST 2025 accorde une place prioritaire aux jeunes : débats, ateliers, masterclass, concerts, rencontres professionnelles…
Les deux institutions régionales veulent en faire une plateforme d’expression et d’opportunités pour :
- stimuler l’entrepreneuriat culturel,
- encourager la création,
- renforcer la mobilité des artistes,
- promouvoir un marché commun de la culture ouest-africaine.
« C’est avec la jeunesse que nous devons bâtir les chemins d’avenir », a affirmé Fatou Sow Sarr, pour montrer que ECOFEST n’est pas un festival parmi d’autres. Mais qu’il se présente comme la seule plateforme régionale officiellement instituée par les Chefs d’État pour valoriser les expressions artistiques, les patrimoines, les langues, les savoir-faire et les industries culturelles ouest-africaines.
Durant plusieurs jours, ECOFEST propose :
- des concerts,
- des expositions,
- des espaces littéraires et cinématographiques,
- des prestations traditionnelles,
- des rencontres professionnelles,
- des réflexions intellectuelles,
- et des célébrations populaires.
L’objectif est clair : montrer la puissance créative de l’Afrique de l’Ouest et la projeter sur la scène internationale.






































