
Le lundi 2 juin 2025, deux hommes ont comparu à la CRIET. Ils sont poursuivis pour avoir relayé une fausse information sur l’ex-directeur général de la police républicaine, Soumaïla Yaya.
Six mois de prison requis pour deux hommes accusés d’avoir relayé une rumeur visant l’ex-directeur de la Police Républicaine du Bénin.
Tout commence en mars dernier, sur les réseaux sociaux. Le nom de Soumaïla Yaya, ex-directeur Général de la Police Républicaine est au cœur d’un scandale. Selon les informations publiées sur les réseaux sociaux, il aurait fui au Nigeria, après la découverte de quatre milliards de francs CFA à son domicile. Une information qui n’a été confirmée par aucun média sérieux, mais l’info se répand très vite.
Alerté, le Centre national d’investigations numériques (CNIN) remonte la piste digitale jusqu’à Parakou dans le nord du Bénin. Deux suspects sont identifiés et arrêtés. Ils ne sont pas les auteurs du message visant à ternir la réputation de l’ex-directeur de la Police, mais leur implication dans la propagation de la rumeur est jugée significative. Le 9 mars, ils sont déférés à la CRIET.
À l’audience du 2 juin, les prévenus ont tenté de se dédouaner. Le premier reconnaît avoir partagé le message dans deux groupes WhatsApp, tout en affirmant qu’il ignorait sa véracité. Le deuxième, lui, dit n’avoir publié qu’une image liée à une cérémonie funèbre, sans se douter de son contenu diffamatoire.
Mais pour le parquet, l’intention importe peu. Ce qui compte, c’est l’impact. Relayer une information non vérifiée peut suffire à entacher la réputation d’un haut fonctionnaire. Le ministère public requiert six mois de prison ferme et un million de francs CFA d’amende contre chacun des accusés.
Selon la défense, représentée par Me Aboubakar Baparapé, « On leur reproche d’avoir partagé une information qu’ils n’ont ni inventée, ni sciemment manipulée. Ce sont des citoyens ordinaires qui ont été happés par la viralité du numérique ».
Finalement, les faits initialement qualifiés de « harcèlement par système électronique » ont été requalifiés de « publication de fausses nouvelles », conformément à l’article 550 du Code du numérique.
La Cour a mis son jugement en délibéré. Le verdict est attendu pour le lundi 7 juillet 2025.