La campagne de commercialisation du soja pour la période 2024-2025 a débuté le 5 décembre et s’achèvera le 30 avril 2025.
Après des négociations menées par l’Interprofession Soja, une organisation qui regroupe producteurs et transformateurs, les conditions de vente ont été arrêtées, avec des prix de référence pour le soja grain conventionnel et biologique. Le prix du soja conventionnel a été fixé à 275 FCFA le kilogramme, tandis que le soja biologique se négociera à 325 FCFA. Ces prix incluent une prime de 5 FCFA par kilogramme pour couvrir les charges des fonctions critiques.
Cette campagne intervient après une récolte record en 2023-2024, avec une production nationale atteignant 520.929 tonnes de soja. Un chiffre encourageant pour la filière, mais qui met également en lumière certains problèmes persistants, notamment la fraude. En effet, des producteurs et commerçants illégaux continuent d’exporter clandestinement du soja vers les pays voisins, contournant les circuits de commercialisation officiels. Cette pratique entrave la régularité du marché et menace les objectifs de la filière.
L’exportation frauduleuse a des conséquences directes sur l’essor de la filière soja nationale. En sabotant les efforts d’industrialisation en cours, elle empêche la valorisation du soja local et la création des emplois attendus dans les secteurs de la transformation. De plus, elle fragilise l’Interprofession Soja, qui joue un rôle clé dans l’organisation du marché, et compromet ainsi les ambitions de diversification de l’économie nationale, notamment en matière d’agro-industrie.
Pour lutter contre ce phénomène, les autorités ont renforcé les mesures de contrôle, notamment en interdisant l’exportation du soja par voie terrestre. Cette interdiction vise à protéger les circuits commerciaux internes et à garantir que le soja produit reste disponible pour les besoins du marché local, particulièrement pour les industries de transformation. Cette initiative pourrait, selon les observateurs, jouer un rôle crucial dans la stabilisation des prix et la sécurisation de l’approvisionnement.
Face à ces défis, la filière soja doit désormais relever un double enjeu : maintenir la compétitivité de ses produits tout en éradiquant les pratiques frauduleuses qui nuisent à son développement. Le respect des prix et des règles de commercialisation, associé à un contrôle rigoureux des exportations illégales, semble indispensable pour assurer la pérennité de cette culture stratégique pour l’agriculture et l’industrie locales.