
Le journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè, fondateur du média en ligne Olofofo, a été placé sous mandat de dépôt ce lundi 14 juillet 2025, à l’issue de sa présentation devant le juge des libertés et de la détention de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Interpellé le 10 juillet dernier à Abidjan, selon son avocat, en vertu d’un mandat d’arrêt émis par les autorités béninoises, Sossoukpè a été extradé vers le Bénin dans la même journée, puis présenté au parquet de Cotonou. Le lundi 14 juillet, il a été officiellement entendu par un juge, en présence de ses avocats.
Quatre chefs d’accusation ont été retenus à son encontre : incitation à la rébellion, incitation à la haine et à la violence, harcèlement par le biais d’une communication électronique et apologie du terrorisme. Devant le juge, l’intéressé a catégoriquement contesté l’ensemble de ces accusations, selon Me Aboubacar Baparapé, l’un de ses conseils.
L’avocat s’est également insurgé contre la procédure d’extradition. Il affirme que Sossoukpè est titulaire d’une carte de réfugié délivrée par le Togo et bénéficiaire de la protection du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). À ce titre, il estime que la Côte d’Ivoire n’aurait pas dû procéder à son transfert vers le Bénin, son pays d’origine, où il est poursuivi.
L’affaire suscite déjà des réactions à l’international. L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé ce lundi 14 juillet la libération immédiate du journaliste, pointant un possible non-respect de son statut de réfugié et un risque d’atteinte à la liberté de la presse.
Pour l’heure, le dossier reste en instruction. Le procès n’est pas encore programmé. Les avocats de la défense affirment n’avoir toujours pas eu accès au dossier et annoncent leur intention de faire valoir les droits de leur client devant les juridictions compétentes.