Critique littéraire : « Désolé Madame, J’épouse Mon Portable » ou les torts d’une société édulcorée

Depuis le 14 février 2017, les rayons de la FNAC en France et de la Libraire Notre Dame de Cotonou au BENIN sont garnis d’un nouvel ouvrage. « Désolé Madame, J’épouse Mon Portable », une œuvre littéraire de Ezin Pierre DOGNON. Un jeune auteur qui, à travers sa plume, plonge le lecteur dans un univers féérique fait de vécus.

Les quatre nouvelles de cet ouvrage racontent la vie, ses vicissitudes, ses moments de joie et de peine ; avec en toile de fond des thématiques actuelles basée sur l’utilisation du téléphone portable, la quête d’un mieux-être, les fantômes qui nous hantent, l’histoire d’une vie tout simplement.

Le téléphone portable, cet outil moderne qui se révèle de plus en plus aujourd’hui, comme un obstacle à la communication au sein du couple ou tout simplement dans le landerneau familial. Devons-nous faire un usage abusif de notre téléphone portable au point de ne plus sentir la présence de ceux qui sont présents dans notre quotidien ? Tel est le questionnement auquel l’auteur, Ezin Pierre DOGNON, nous invite, dans une société en pleine mutation numérique et dans lequel, l’on ne vit et ne respire plus que par son smartphone. « Désolé Madame, J’épouse Mon Portable », un récit de fiction pour tourner en ridicule, pour châtier les vices et les sottises des hommes.

Qui sommes-nous dans une société africaine en proie aux interdits, aux non-dits et au caractère intrinsèque de nos familles souvent portées par un mysticisme inavoués ? L’Afrique et ses mystères. Lesquelles révèlent toute l’essence de l’existence humaine ballotée et qui ne tient qu’à un fil. « Il l’a eu », peut-être par obligation sous le poids des us et coutumes ; un drame épique qui relève notre rapport à la tradition.

Le jeune auteur porte le couteau dans la plaie et dépeint une société embrigadée par le désir de survivre coûte que coûte, face aux difficiles conditions de vie et surtout d’épanouissement personnel. Comment percevons-nous le regard des autres sur les choix que nous avons fait pour subvenir à nos besoins ? Ces choix, en sommes-nous fiers ? Yolande revisite son parcours, dans un style ‘’ époumoné’’ et y répond dans « Lettre à un inconnu ».

« Maintenant, je vais boire », une histoire banale de sans-papiers qui se retrouve empêtré dans une rocambolesque filière de terroristes, de recruteurs et de djihad. Une histoire racontée sous une plume a peine cernable. Des envolées imagées aux métaphores pointues pour décrire, faire sentir et partager les péripéties d’un immigré. ‘’Je sais que je ne retournerai pas. Je vais mourir ici comme un damné.’’ Ainsi commence cette aventure dont on ne saurait prétendre maitriser les contours. De la France, à la Belgique en passant par les rues hantées de Molenbeck parmi des barbus, il n’est pas loisible de dire que ‘’Les jeux sont faits’’.

Désolé Madame, J’épouse Mon Portable, est un  recueil de Nouvelles faite de science aride, dans lequel il n’y a de remarquable que la satire, toujours puissante contre une époque qui court inexorablement vers sa fin. L’honnêteté de ton et la constance des mots fait remarquer davantage les torts d’une société en perdition, mais de laquelle, les hommes sont dans une quête perpétuelle d’affranchissement. Un ouvrage à s’en délecter… !

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