C’est un véritable drame qui se joue actuellement à la mairie de la cité lacustre de So Ava dans le département de l’Atlantique. Les agents de l’hôtel de ville sont sans salaire depuis le début de l’année 2018, a-t-on appris.
Trois mois donc que des pères et mères de familles travaillent sans aucun espoir de jouir du fruit de leur labeur. Selon des plaintes reçues de plusieurs agents, la situation est d’autant plus dramatique qu’aujourd’hui, nul ne peut dire avec certitude le nombre de mois que le calvaire va encore durer.
Selon un responsable de l’administration qui a requis l’anonymat, cette situation est la résultante d’un certain nombres de facteurs. En effet, aux dires de ce responsable, So Ava fait partie des communes les moins loties que compte le Bénin depuis l’instauration de la décentralisation. Ceci, pour le simple fait qu’elle ne dispose pratiquement pas d’infrastructures pouvant lui permettre de mobiliser des ressources propres en vue de faire face à ses charges. Pire, son territoire constitué presqu’à 100% d’eau explique aujourd’hui l’exode massif à laquelle la commune doit faire face.
« Il nous faut donc négocier et parfois supplier les populations avant qu’elles n’acceptent s’acquitter de leurs redevances vis-à-vis de l’administration », a-t-il confié. A cela s’ajoute le manque de volonté des agents eux-mêmes qui peut-être faute de maîtrise des principes de base de la décentralisation, ne s’activent pas comme il faut, pour aider l’administration à mobiliser efficacement les ressources.
Mais la raison la plus importante évoquée est le retard que connait le transfert du Fonds d’Appui au Développement des Communes (Fadec). Aux dires de notre interlocuteur anonyme, les difficultés actuelles de la commune à payer ses agents sont dues au fait que le Fadec que le Gouvernement a promis transférer aux communes depuis février 2018 n’est pas encore disponible à ce jour. Ce qui, expliquerait l’incapacité actuelle de la commune à régler ses fonctionnaires malgré toute la bonne volonté du Maire et de son administration.
Mais cette situation n’est pas exclusive à So Ava puisque beaucoup de communes ne disposent pas d’assez de ressources propres pour faire face à toutes les charges qui leur incombent. Il urge donc que dans le cadre de la relecture des textes sur la décentralisation, un clin d’œil soit fait à l’endroit de ces collectivités locales pour éviter de telles situations.
Notons que toutes nos tentatives pour joindre le Maire lui-même sont restées vaines