Dans l’ambiance feutrée de l’Institut Français du Togo, ce 16 avril 2025, en marge de la 11ème édition du Festival Togo Jazz, s’est tenue une rencontre d’échange aussi dense que prometteuse entre les participants du festival et Jérôme Binet-Boss, Directeur de l’Institut Français du Bénin.
Accompagné de Noël Vitin, chargé de programmation à Cotonou, le Directeur de l’Institut Français du Bénin, Jérôme Binet-Boss est venu partager une vision élargie de la diplomatie culturelle en mouvement.
Au fil d’un échange nourri, Binet-Boss a levé un coin de voile sur le fonctionnement de l’Institut qu’il dirige, mettant en lumière un engagement affirmé en faveur des artistes béninois. « À 90 %, notre programmation est portée par les créateurs du cru », a-t-il martelé, évoquant concerts, ateliers et autres initiatives vibrantes qui irriguent les scènes de Cotonou et de Parakou.
L’une des pierres angulaires de cette dynamique s’intitule Inspiration Bénin, un projet déployé à l’échelle nationale, conçu pour offrir aux artistes locaux et internationaux — notamment les plasticiens — des résidences immersives au cœur des réalités béninoises. Le projet se veut un tremplin créatif, une passerelle entre ancrage territorial et résonance globale.
L’Institut Français du Bénin, c’est aussi une mission pédagogique. Cours de français, mais également de fongbè, langue la plus parlée du pays, y sont dispensés, dans une volonté de valorisation des patrimoines linguistiques. En parallèle, le soutien aux étudiants en partance pour la France se poursuit avec rigueur via les sessions Campus France, tenues régulièrement sur les deux sites de l’Institut, à Cotonou et Parakou.
Mais l’annonce phare de cette rencontre, celle qui a retenu tous les souffles, demeure sans conteste le vaste chantier en cours : la délocalisation de l’Institut Français de Cotonou vers le futur quartier culturel et créatif de la ville, avec à la clé, un changement d’appellation. D’ici à 2026, l’institution deviendra l’Institut Franco-Béninois, dans une logique de co-construction et d’appropriation locale du projet culturel.
« Ce futur espace sera piloté par des fonctionnaires béninois. La jeunesse y jouera un rôle central dans la définition des programmations », a affirmé Binet-Boss avec une conviction tranquille. Un appel clair, direct, à l’endroit des jeunes créatifs béninois, invités à se tenir prêts pour investir et faire vibrer ce nouvel écrin de la culture contemporaine.
Un avenir qui s’écrit dès à présent, avec exigence, écoute et audace.
