Echanges en vue des législatives inclusives : Ce que Adrien Houngbédji et Boni Yayi se sont dit

Le Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji s’est rendu au domicile de l’ancien Président de la République Thomas Boni Yayi dans la matinée de ce mercredi 20 mars 2019. Au terme de la rencontre, les Forces Cauris pour un Bénin Emergent ont sorti un communiqué de presse dont voici la teneur :

Communiqué du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE)

Le Président de l’Assemblée Nationale dans le cadre de la mission que le Chef de L’Etat, le Président Patrice Talon lui a confié, a rencontré tôt ce matin du 20 mars 2019, son Excellence Boni YAYI ancien Président de la République en vue des élections législatives inclusives de 2019.

Dans son mot liminaire, le Président Boni YAYI a déploré la crise politique, sociale et institutionnelle que vit notre pays en ce moment après près d’une trentaine d’années de démocratie. Il s’est indigné de voir cette démocratie tant exaltée au plan national et international produire aujourd’hui aussi bien des prisonniers politiques, des exilés politiques, que des opprimées et davantage de pauvres.

Au cours de leurs échanges, les deux hommes d’Etat ont reconnu que :

– le consensus recherché doit s’étendre à l’ensemble de la classe politique, en vue d’une large concertation et la résolution d’un certain nombre de problèmes qui menacent dangereusement la paix sociale et la démocratie,

– les propositions de lois dérogatoires, modificatives et complétives relatives à la charte et au code électoral doivent émaner de la volonté de l’ensemble de la classe politique et couvrir toutes les matières législatives sources de conflits et d’exclusion ;

– la CENA, organe chargé de la préparation, de l’organisation et de la proclamation des grandes tendances des élections fait objet de graves contestations et n’assure plus la garantie de son indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif.

– La Cour Constitutionnelle, organe suprême de régulation des institutions ne rassure pas non plus au regard de sa composition et de sa dernière décision relative à la création d’une nouvelle pièce constitutive des dossiers de candidatures aux élections législatives de 2019 en violation des dispositions du protocole additionnel de la CEDEAO pour la gouvernance des élections.

– il n’est pas question d’envisager ni la révision de l’article 80 ni de recourir à l’article 68 de la constitution pour assurer une sortie de crise

Eu égard à tout ce qui précède, le Président Boni YAYI a exposé la position du Parti FCBE défendue au sein de l’opposition qui se résume ainsi qu’il suit :

– la recherche du consensus doit être étendue à toute la classe politique à travers une large concertation des acteurs politiques en respect du protocole additionnel de la CEDEAO ;

– la suppression du certificat de conformité comme pièce constitutive des dossiers de candidatures aux législatives de 2009 ;

– la délivrance sans délai des récépissés de conformité aux partis politiques de l’opposition ayant satisfait aux premières observations du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique ;

– la libération des quitus fiscaux de tous les candidats ayant soldé leur situation fiscale et dont les quitus ont été confisqués par le Directeur Général des Impôts ;

– la levée des interdictions de marches pacifiques ;

– le retour des exilés politiques et la libération des jeunes emprisonnés en raison de leur opinion politique ;

– la révision en profondeur des lois électorales en vue de les dépouiller de tous les écueils antidémocratiques, anti-transparence et source d’exclusion notamment l’article 242 ;

– la révision à la baisse de la caution ;

– le réaménagement du calendrier électoral de manière à rester dans le délai constitutionnel.

– le Parti FCBE, est contre la révision opportuniste de notre loi fondamentale.

En la matière, le Président Boni YAYI a rappelé la jurisprudence. En effet, depuis 1991, les dates d’installation des nouvelles législatures n’ont pas cessé de glisser sans qu’il y ait eu besoin de réviser notre loi fondamentale. Pour rappel, la première législature fut installée le 1er avril 1991, la deuxième le 4 avril 1995, la troisième le 20 avril 1999, la quatrième le 22 avril 2003, la cinquième le 23 avril 2007, la sixième le 25 avril 2011 et la septième législature le 15 mai 2015, soit un glissement de 45 jours.

Il a enfin proposé que deux comités techniques soient mis en place dont l’un chargé de revoir de fond en comble les lois querellées et l’autre pour proposer un calendrier électoral adapté pouvant tenir à l’intérieur du délai constitutionnel.

Lesdits comités devront déposer leurs rapports dans un délai de 24 heures.

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