
Le cinéma burkinabè est à l’honneur avec la consécration de “Katanga, la danse des scorpions”, réalisé par Dani Kouyaté, qui a remporté l’Étalon d’or de Yennenga lors du FESPACO 2025.
Cette distinction de “Katanga, la danse des scorpions”, la plus prestigieuse du Fespaco, marque un moment historique pour le Burkina Faso, qui n’avait pas obtenu l’étalon d’or du Yennega, depuis 1997, soit 28 ans.
La dernière fois que le Burkina Faso avait remporté l’Étalon d’or de Yennenga remonte à 1997, avec le film “Buud Yam” de Gaston Kaboré. Depuis, le pays attendait de retrouver cette reconnaissance suprême. La victoire de “Katanga, la danse des scorpions” en 2025 est donc un événement majeur pour le cinéma national et une source de fierté pour tout le pays.
Dani Kouyaté, un cinéaste engagé
Issu d’une famille de griots, Dani Kouyaté est reconnu pour ses œuvres inspirées des mythes et légendes africaines. Parmi ses films notables figurent “Keïta ! L’Héritage du griot” (1995) et “Sia, le rêve du python” (2001). Avec “Katanga, la danse des scorpions”, il revisite l’une des tragédies les plus célèbres de William Shakespeare, “Macbeth”, en la transposant dans un contexte africain, tout en optant pour une mise en scène en noir et blanc et en langue mooré.
“Katanga, la danse des scorpions” plonge le spectateur dans un royaume africain en proie aux luttes de pouvoir. Le protagoniste, Katanga, est un guerrier loyal qui se distingue lors d’une bataille contre une rébellion. En récompense, son cousin, le roi Pazouknaam, le nomme chef des armées. Mais cette ascension attise l’ambition de Dounya, l’épouse de Katanga, qui le pousse à trahir et assassiner le roi pour s’emparer du trône.
Ce crime marque le début d’un règne entaché de paranoïa et de violence. Pris dans une spirale infernale, Katanga élimine tous ceux qu’il soupçonne de comploter contre lui. Mais le sang versé finit par le rattraper. Son pouvoir vacille et ses ennemis se regroupent, prêts à renverser ce tyran rongé par la culpabilité et la folie.
Le film, est tourné en noir et blanc et les dialogues sont en mooré, l’une des principales langues du Burkina Faso. Porté par une mise en scène épurée et des performances d’acteurs intenses, le film interroge la soif de pouvoir, la manipulation et le poids du destin, tout en restant profondément ancré dans l’imaginaire et les réalités culturelles africaines.
Le film a également remporté quatre prix spéciaux lors du FESPACO 2025, témoignant de son impact et de sa résonance auprès du public et des professionnels du cinéma.