
Mardi 27 mai 2025, l’Assemblée nationale a voté à une large majorité en faveur d’un texte instaurant un droit à l’aide à mourir. Une décision qui ouvre un nouveau chapitre dans l’accompagnement de la fin de vie en France.
Ce 27 mai 2025, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, 305 députés ont voté pour, contre 199, adoptant en première lecture la proposition de loi consacrant un « droit à l’aide à mourir ». Une réforme sociétale majeure, fruit de longs débats et de plus de 750 amendements, qui cristallise autant d’espoirs que d’interrogations.
Le texte, largement amendé, y compris par le gouvernement, modifie même son titre pour mieux refléter les contours d’une pratique hautement encadrée. Le principe est simple, mais lourd de sens : permettre à une personne gravement malade, dans des conditions strictes, de choisir sa fin. Un acte médical, éthique et profondément humain, balisé par cinq conditions incontournables.
Pour bénéficier de cette aide à mourir, le patient devra être majeur, de nationalité française ou résidant stablement sur le territoire. Il devra également être atteint d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale, et présenter une souffrance persistante, réfractaire aux traitements ou jugée insupportable.
La loi précise qu’une souffrance psychologique seule ne pourra suffire. L’objectif du gouvernement est clair éviter une application à géométrie variable, garantir un cadre commun aux soignants et assurer une équité d’accès sur l’ensemble du territoire.
Ce texte met également l’accent sur le fait que l’auto-administration du produit létal par le patient sera la règle. Ce n’est qu’en cas d’incapacité physique que l’intervention d’un médecin ou d’un infirmier sera autorisée, faisant de l’aide active à mourir une pratique exceptionnellement déléguée.
Ce vote n’est qu’une première étape dans le parcours parlementaire. Le texte doit encore être examiné par le Sénat, à l’automne 2025. Le débat promet d’être tout aussi dense, tant le sujet touche à l’intime, à l’éthique et à la vision collective de la dignité humaine.