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Libreville — L’affaire qui oppose Total Gabon et ses anciens employés cadres a été mise en délibéré le vendredi 22 février. Le Groupe Total a de tout temps été mêlé à des accusations de corruption, de détournements de fonds publics et de folies de grandeurs.
Sa filiale gabonaise, Total Gabon, retranchée à Port-Gentil fait la pluie et le beau temps ; imprimant à son personnel des pratiques toujours décriées et qui s’apparentent à l’époque coloniale, et ce, sans retenue et en toute impunité.
L’audience de délibération tenue ce vendredi confirme la perversion du pétrolier. Faisant fi de l’argumentation de l’avocat du collectif, le tribunal a, à la surprise générale débouté le collectif qui n’envisage pas de se contenter de cette décision inique mais va poursuivre le combat jusqu’à ce que les hommes en toges daignent enfin lire le droit, rien que le droit.
L’osmose des relations des responsables de Total Gabon avec le pouvoir de Libreville confèrerait à la société pétrolière française un brin de pouvoir, le pays étant toujours très dépendant du secteur pétrolier, premier contributeur aux recettes de l’Etat et au Produit intérieur brut (PIB). Lors d’une précédente convocation au tribunal en janvier dernier pour une audience de plaidoirie, Total Gabon et son avocat étaient absents mais la société pétrolière demandait l’irrecevabilité de la requête des anciens employés de Total Gabon pour deux raisons, à savoir :
1)- le Collectif des anciens employés n’est pas une entité légalement constituée et ne peut donc pas ester en justice;
2)- la responsabilité de la chose jugée…
Sur ces deux points, Maitre Bantsantsa a démonté avec éloquence, en s’appuyant sur les textes de droit et la sociologie notamment le code civil gabonais, que le collectif des anciens cadres remerciés de Total Gabon n’est nullement une association, mais un groupe d’individus laissés pour compte et qui ne demandent pas une faveur mais une reconnaissance de leurs droits légaux. Il ne s’agit pas ici d’une affaire de droit spécifique (comme veut le faire croire la partie adverse) mais désormais une affaire de droit commun.
Le collectif attend que la justice soit rendue et que le droit soit lu.
En décembre 2018 encore, le géant pétrolier Total avait été condamné à Paris à 500 000 euros d’amende pour «corruption d’agent public étranger» en marge de la signature d’un énorme contrat gazier en Iran en 1997. Total était jugé pour avoir versé 30 millions de dollars de pots-de-vin à des intermédiaires entre 2000 et 2004. Le parquet avait demandé sa condamnation à l’amende maximale, 750 000 euros, et surtout la confiscation sur les comptes de la multinationale de 250 millions d’euros, équivalant au « produit de l’infraction ».
Depuis novembre 2017, un collectif déterminé des anciens cadres de Total Gabon sollicite un arbitrage dans les règles, du différend qui les oppose à leur ancien employeur. Dans l’attente d’une décision finale du Tribunal de Grande Instance de Port-Gentil, Total Gabon n’a jamais voulu opter pour une solution consensuelle qui ne pourrait que l’honorer. Mais Total Gabon qui n’est plus le producteur pétrolier numéro Un au Gabon argumente à contre- courant avec pour conséquence l’accumulation, faute de décision consensuelle, de plusieurs dossiers en attente de jugement devant les tribunaux.
En clair, les tendances des opinions recueillies sur Total Gabon montrent clairement un effritement de l’image de la compagnie pétrolière en matière de gouvernance, de respect de son personnel et des relations avec les parties prenantes. L’opinion de plusieurs employés de Total Gabon montre clairement que la compagnie gagnerait à intégrer les avis des salariés afin qu’elle reflète la réalité quotidienne.
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