30 ans après la conclusion d’un mandat de gestion de l’hôpital de Mènontin avec l’Association médico-sociale éponyme, l’État béninois a décidé de dénoncer cet accord.
Initialement prévu pour une durée de dix ans renouvelable tacitement, le partenariat visait à garantir une offre de soins de qualité et une gestion exemplaire de l’établissement. Cependant, des manquements graves ont été relevés, mettant en péril le bon fonctionnement de l’hôpital de Mènontin.
Selon les termes du mandat, le concessionnaire devait fournir des statistiques sanitaires et des comptes d’exploitation annuels au ministère de la Santé. Or, depuis la prise d’effet de l’accord, aucune de ces obligations n’a été respectée. Pire, l’État n’a aucune visibilité sur la qualification du personnel, la qualité des soins prodigués ou les modalités de tarification appliquées. Une gestion jugée « peu orthodoxe » a été signalée, aggravée par des irrégularités dénoncées par le syndicat de l’hôpital.
En réponse, l’État béninois a diligenté une mission d’investigation, laquelle a été entravée par l’Association médico-sociale. Malgré cela, les informations recueillies révèlent des pratiques non conformes qui compromettent la santé des patients et l’intérêt général. Ces constats ont conduit à la décision de rompre le mandat de gestion, tout en assurant la continuité des soins et la réorganisation immédiate de l’hôpital.
En Conseil des ministres, le gouvernement a également instruit les ministres concernés d’évaluer l’ampleur des préjudices subis et d’engager des poursuites judiciaires contre les responsables identifiés. Cette décision marque un tournant dans la gestion des infrastructures sanitaires publiques et illustre l’engagement de l’État à veiller à une administration transparente et efficace des services de santé.