À l’occasion du sommet économique de la CEDEAO à Abuja, les présidents du Bénin et du Nigéria ont conclu un accord ambitieux pour donner corps à une intégration économique jusque-là restée théorique.
L’intégration économique entre le Bénin et le Nigéria entre dans une nouvelle ère. C’est le message fort lancé par le président Patrice Talon lors du sommet économique de la CEDEAO, tenu à Abuja. Le chef de l’État béninois a annoncé avoir trouvé un terrain d’entente avec son homologue nigérian, Bola Ahmed Tinubu, pour enclencher une intégration « effective » de leurs économies respectives.
« Le président Tinubu et moi sommes d’accord pour que nos deux pays intègrent leurs économies de manière effective », a déclaré Talon, sous les applaudissements des délégations présentes. À l’en croire, les directives ont déjà été données aux collaborateurs de part et d’autre pour mettre cette vision en œuvre.
Cette initiative vise à combler le fossé entre les ambitions communautaires et la réalité du terrain. « Nous avons des textes extraordinaires, mais en matière d’intégration économique, nous n’avons pas beaucoup bougé », a regretté le président béninois. À travers cet accord bilatéral, il espère voir le Bénin et le Nigéria jouer les pionniers d’une CEDEAO plus intégrée, plus pragmatique.
Les deux pays partagent plus de 700 kilomètres de frontière, et les échanges commerciaux sont intenses mais largement informels. En 2023, 93,96 % des importations de biens non enregistrés au Bénin provenaient du Nigéria, pour une valeur estimée à 935,6 milliards de francs CFA, selon les chiffres du commerce extérieur non enregistré au cordon douanier. Les exportations vers le Nigéria, elles, atteignaient 608,2 milliards de francs CFA, représentant 74,30 % des marchandises expédiées à l’étranger.
Si cette ambition d’intégration économique se concrétise, elle pourrait transformer profondément les dynamiques commerciales de la sous-région ouest-africaine, avec le Bénin et le Nigéria en locomotives du changement.
