MODE / Riri’s shop : « J’étais un peu comme la dénicheuse des belles occasions d’une manière informelle » dixit Rita Adjaï Bidama

Rita Adjaï en visite dans un show-room à Montréal.
Rita Adjaï en visite dans un show-room à Montréal.

Véritable touche-à-tout, Rita Adjaï, la trentaine, concilie aisément, vie de couple, études supérieures et entrepreneuriat.

Les origines togolaises (née de la famille Bidama), Rita Adjaï Bidama, ne l’ont pas empêchée de s’installer au Bénin tout en ayant un pied au Canada, pays dans lequel elle poursuit une formation à distance en ‘’Santé et Sécurité du Travail ’’ à l’Université de Laval après son Bachelor en Relations Industrielles obtenu à Montréal en 2013. Aujourd’hui, elle s’investit dans ‘’Riri’s shop’’, une entreprise de vente en ligne, d’articles de mode, des tissus basins, guipures, des sacs, des colliers etc. 

Le Bénin et le Togo, une longue histoire sans doute. De quand date votre aventure avec Cotonou ?

Du primaire. Je venais déjà au Bénin, toutes les vacances parce que j’ai une bonne partie de ma famille maternelle à Cotonou. Je peux dire que Le Bénin est vraiment une seconde patrie pour moi. Je l’avoue. Et pour couronner tout ceci, je me suis mariée à un béninois.
Mais je me suis véritablement installée ici à partir de la classe de 5ème dans les années 2000 quand je commençais le Ceg Sègbowhè dans le département de l’Atlantique. Après cela, je me suis un peu baladé dans le pays puisque le Bepc, je l’ai eu à Porto-Novo. Le Bac, à Ouidah en 2006. J’ai intégré l’Université d’Abomey-Calavi où j’ai obtenu une Licence en droit, option relations internationales en 2009. Je suis partie pour une formation au Canada. Je suis revenue à Cotonou après mon Bachelor, et je ne saurai dire pour si ce retour est définitif ou pas. Tout dépendra…

Aujourd’hui, vous êtes revenus à Cotonou et Riri’s shop est née. D’où est partie l’idée de ce business en ligne ?

Honnêtement, Riri’s shop est partie de rien du tout. Je ne me suis jamais assise pour penser, écrire un projet à proprement parler. Par contre, j’ai toujours aimé la mode. Et plusieurs personnes me confiaient, il y a très longtemps de petits achats en matière de mode. J’étais un peu comme une conseillère mode, la dénicheuse des belles occasions d’une manière informelle. Je satisfaisais le goût des gens à ces occasions.
Et, un jour, un 10octobre, une amie m’a dit mais pourquoi, tu ne te lancerais dans un business de mode… C’était vraiment anodin… Mais nous avions passé presque toute une nuit à échanger, à jeter des idées, et à projeter. Et de cette discussion est née Riri’s shop.

Et c’est quoi l’idée, concrètement ?

L’idée, c’est très simple. Nous avons une clientèle ciblée. Cette catégorie de personnes qui travaillent et qui n’ont pas forcément le temps de se rendre au marché. Nous leur proposons des articles que nous leur livrons sur le même prix que celui du marché. Basins, guipures, chaussures, colliers, sacs, presque tout pour s’endimancher, pour célébrer des instants inoubliables…
Ils sont tranquille chez eux, nous venons leur faire la livraison, ils sont contents, nous sommes aussi contents, tout le monde trouve son compte.

Comment faites-vous face aux exigences des commandes de l’étranger ?

La vente en ligne signifie l’ouverture sur le monde entier. Il y a liaisons qui se font tous les jours, Naturellement, avec les pays de la sous-région, le Togo, le Mali, le Niger, le Burkina-Faso, le Sénégal, le Nigéria, la Cote d’Ivoire, le Ghana et bien d’autres pays. Il y a des bus qui font des départs quotidiens vers ces destinations, donc c’est assez simple.

En dehors de l’Afrique, comment Riri’shop gère t- elle sa clientèle ?

Pour le moment, nous gérons les commandes au-delà de l’Afrique par occasion. Nous sommes en train de bien penser la stratégie pour les destinations comme les USA, l’Europe et ailleurs mais actuellement nous nous appuyons sur notre réseau de relations humaines pour satisfaire notre clientèle de ces régions-là.

Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que Rita a mis ses études de relations industrielles entre parenthèses pour se consacrer à son business dans la mode ?

(Sourire). Non, la preuve, c’est que je continue de suivre des cours à distance au Canada. Et qu’est-ce qui me dit qu’on ne peut pas concilier relations industrielles et relations commerciales ? Le commerce fait bien partie de l’industrie. Et rien ne dit que je ne peux pas faire le lien entre les deux. Je n’ai pas complètement dérapé. Disons que j’ai juste donné une nouvelle dimension à la chose.

Au-delà du business, Rita reste une femme au foyer. Comment ça se concilie les vies de mère, d’épouse et d’entrepreneure ?

C’est tout une question de savoir faire, la conciliation de la vie professionnelle et la vie familiale. Je rends hommage au passage à mes enseignants. Ils m’ont enseignés des techniques de base qui me servent encore maintenant. Je reconnais que ce n’est pas facile et ça reste un combat de tous les jours. Mais je remercie particulièrement mon mari qui me soutient énormément. Sans lui, je ne serais pas arrivé là. La preuve, quand je ne suis pas là, quand je suis hors du pays, c’est lui le directeur par intérim de Riri’s shop (sourire), malgré son boulot exigent. Et même quand je suis présente, il contribue sérieusement à la réussite du projet. Pour la gestion des enfants, nous essayons de nous entendre pour leur accorder un minimum de temps, pour leur éducation et leur prise en charge.

Quels sont les futurs chantiers de Riri’s shop à court et moyen terme ?

A court terme, nous essayons encore d’élargir le réseau. C’est un défi quasi quotidien. Nous avons en vue la construction d’un show-room à Calavi. Ce ne sera pas une boutique, pour rester fidèle à notre concept. Mais juste un show-room pour des clients de Cotonou et environs désireux de toucher du doigt ce qui se fait chez nous. Apres cela, nous envisageons la création de vêtement avec les tissus Riri’s shop.

La gestion virtuelle des clients, comment cela se présente dans la réalité ?

Nos clients prennent contact avec nous via Facebook, whatsApp, ou autres réseaux sociaux, nous nous chargeons de leur proposer nos articles selon leur goût, et ils payent la facture soit avant où à la livraison. Nos clients, ce sont eux qui nous font. Toutes mes pensées sont tournées vers eux à chaque instant. J’ai un groupe d’amies sans lequel je n’y arriverais jamais.
Egalement, j’ai eu la chance de tomber sur des personnes exceptionnelles. Surtout, nos clients qui sont en dehors de Cotonou et qui nous font confiance et qui sont obligés d’expédier leur argent avec tous les problèmes d’insécurités et d’arnaque qu’il y a dans le monde actuellement. Je les remercie sincèrement. Ceux de Cotonou aussi, je les porte dans mon cœur. Il y a une clientèle bien fidèle à nous. Généralement, quand les gens viennent, ils reviennent.

Un mot pour conclure cet entretien

Je vous remercie vraiment, pour cette première occasion que vous me donnez pour parler de moi et de Riri’s shop. J’espère vraiment, et je me bats pour que le projet prospère et qu’il aille jusqu’au bout. De toutes les façons, on s’est engagé pour cela. Et par la grâce de Dieu, tout ira bien.

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