
À Cotonou ce 30 avril 2025, un panel s’est tenu autour d’une question cruciale : “Photographes et critiques : un dialogue nécessaire ?”.
Quelle est la relation qui devrait lier les photographes et les critiques d’art ? Autour de cette problématique, plusieurs figures majeures de la scène culturelle ont prêté leur voix.
Ce panel d’échanges animé par le journaliste – présentateur Thanguy AGOÏ, a connu la présence de Didier FASSASSI, président de l’Association des Photographes d’Art du Bénin, de David GNAHA, photojournaliste aguerri, de Florent COUAO-ZOTTI, écrivain et ancien président de la section béninoise de l’Association Internationale des Critiques d’Art, et d’Ulvaeus BALOGOUN, Coordonnateur du Réseau des Journalistes Culturels Francophones de l’Afrique de l’Ouest. Un parterre d’invités de marque pour déchiffrer les carences dans la critique d’œuvre d’art photographique au Bénin, mais aussi les espoirs qui habitent l’univers photographique béninois.
Des efforts mais aussi des attentes…
Dès l’entame des échanges David GNAHA et Didier FASSASSI ont salué les avancées du Bénin dans le domaine culturel et surtout de la photographie d’art, ces neuf dernières années. Les intervenants ont reconnu les efforts du gouvernement pour structurer le secteur, mais soulignent l’importance d’y intégrer les journalistes. Pas comme de simples relayeurs d’information, mais comme des acteurs à part entière du récit culturel. « Il faut désormais que les journalistes s’intéressent aux choix artistiques, aux conditions de production, à la trajectoire des œuvres » a souligné Florent COUAO-ZOTTI.
La critique ne doit pas être vue comme une sentence, mais comme un miroir tendu aux artistes afin de parfaire leurs créations et surtout de créer un dialogue entre production et réception. Une invitation à voir autrement, à grandir. Le conseiller technique à la culture déplore que peu de journalistes se penchent sur les œuvres, ce qui laisse parfois une interprétation sujective de l’œuvre.
Culture, entre lumière et aveuglement médiatique
Ulvaeus BALOGOUN, Coordonnateur du réseau des journalistes culturels francophones de l’Afrique de l’ouest, de son côté, souligne que les événements culturels se multiplient certes, mais les journalistes spécialistes de la culture ne sont pas très associés aux événements parfois même absents et surtout pour des expositions hors des frontières béninoises. Conséquences : peu ou pas de relais sur la perception extérieure des œuvres béninoises. Un manque qui retarde la portée internationale de la création locale. Il plaide pour une spécialisation accrue des journalistes, une formation continue qui permettrait de mieux apprécier la qualité artistique des œuvres d’art. Un appel pour mieux outiller les professionnels des médias à parler d’art avec exigence, et professionnalisme sans tomber dans le dédain.

Le panel s’est conclu sur une note d’espoir, avec un échange ouvert entre journalistes présents et une remise d’attestations aux participants de la formation sur la critique d’œuvre d’art photographique. Les panelistes ont également visité des œuvres d’art installés dans l’enceinte de Artistic Africa, une galerie d’art sis au quartier Agla dans la commune de Cotonou.
Cette soirée organisée par le réseau des journalistes culturels francophones d’Afrique de l’ouest s’est terminée autour d’un cocktail.
Les différents acteurs repartent avec la conviction qu’il est temps d’ouvrir la voie à une critique d’art bienveillante. Car sans mots pour accompagner les images, l’interprétation peut prêter à confusion.

trop cool. c’est une belle initiative.