
Alors que les réquisitions du ministère public ont pris fin, parole à été donnée aux prévenus pour se prononcer sur le déroulé du procès.
Olivier Boko a déclaré à la barre ne pas être mêlé de près ou de loin à l’affaire complot contre l’autorité de l’Etat. « Je suis innocent », clame-t-il.
Il a attaqué les réquisitions du ministère public selon lesquels, il est celui qui a les moyens de financer un attentat contre l’autorité de l’Etat. « Nous ne sommes pas dans un procès de richesse ou de pauvreté », a-t-il relevé.
Olivier Boko est revenu sur les conditions de son interpellation par la brigade criminelle dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024. Il a expliqué qu’il était à Casablanca au Maroc quand le chef de l’Etat l’a appelé pour lui demander de rentrer sur Cotonou au motif que l’Assemblée nationale délibérait sur la composition du Conseil économique et social.
La délibération de l’Assemblée nationale devait se faire le lundi. Olivier Boko apprend qu’il devait rentrer dans la capitale économique béninoise la veille de cette délibération, conformément à ses discussions avec le président de la République. Mais pour défaut d’occasion, il est finalement rentré le lundi vers 1 heure du matin.
Avec le président de la République, ils ont commenté les délibérations sur la désignation par l’Assemblée nationale des membres du Conseil économique et social.
Tard dans la nuit, le chef de l’Etat lui a fait appel, lui demandant de venir le voir à son domicile. Olivier Boko affirme qu’il était en pyjama et sandalette. En voulant prendre le chemin, son épouse a demandé à l’accompagner.
En chemin, à proximité du domicile du chef de l’Etat, dans les encablures de la direction générale de SONEB, il a aperçu des véhicules venant de derrière, à vives allures. Il a décidé de serrer sur sa droite pour les laisser passer. Mais s’est rendu compte que les occupants du véhicule en avaient après lui.
Il a un temps penser qu’il s’agit d’un braquage, l’ordre lui étant intimé de baisser la tête après avoir été « arraché du volant ». Olivier Boko apprend qu’il ignorait où ils étaient conduit avant de se retrouver dans la salle de réunion de la direction générale de la police républicaine.
Olivier Boko affirme que s’il était mêlé à un projet de coup d’Etat contre Patrice Talon, il ne serait pas rentré de son voyage. Encore moins, décider de sortir de chez lui tard dans la nuit pour se rendre chez le président de la République.
Il demande à la Cour de ne pas suivre les réquisitions du ministère public. Il avance comme nouveau argument à l’appui, les dépositions du commandant de la garde républicaine qui a dit n’avoir pas parlé de coup d’Etat avec Olivier Boko. »On veut me condamner par déduction », pense-t-il.
Après avoir déclaré que l’opposé de la justice n’est pas l’injustice mais l’indifférence, il demande à la Cour de ne pas rester dans l’indifférence.