
Poursuivi devant la CRIET pour harcèlement électronique et diffusion de fausses nouvelles, le militant d’opposition Julien Kandé Kansou plaide non coupable. Le dossier est renvoyé au 14 octobre 2025.
Le procès de Julien Kandé Kansou pour harcèlement électronique s’est ouvert ce mardi 1er juillet 2025 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Le militant du parti d’opposition Les Démocrates, également membre de sa cellule de communication, est accusé d’avoir diffusé une vidéo jugée incendiaire sur les réseaux sociaux. À la barre, il a nié toutes les charges.
Dès l’ouverture de l’audience, brève et tendue, Julien Kandé Kansou est apparu vêtu d’un ensemble Goodluck, arborant son gilet de détention. Il a assumé être l’auteur de la séquence vidéo incriminée, dans laquelle il appelle à une « révolution électorale ». Selon ses explications, il ne s’agit nullement d’un appel à l’insurrection mais plutôt d’un message de vigilance citoyenne contre les fraudes électorales :« Les fraudeurs seront surveillés comme du lait sur le feu », a-t-il déclaré à la Cour, estimant que son message a été mal interprété.
L’affaire de harcèlement électronique s’appuie également sur des extraits de discussions privées. Dans l’une d’elles, Julien Kandé Kansou échange avec l’activiste Julien Mitokpè au sujet d’un ministre des Finances qu’il aurait « trop critiqué ». Une allusion à peine voilée à Romuald Wadagni, que Kansou accuse d’avoir dit que les détracteurs du régime devraient « payer plus de connexion » pour s’exprimer.
Autre passage cité à l’audience : une phrase sur un mystérieux « homme du monopole », un acteur économique qui, selon Kandé, contrôlerait de vastes secteurs comme le coton, le soja, le cajou, le port et même l’hôtellerie. À la barre, il a botté en touche : « Je n’ai cité aucun nom. Si quelqu’un se sent visé, qu’il me le dise, je lui présenterai mes excuses. »
Les avocats du prévenu, Me Fadé et Me Renaud Agbodjo sont restés en retrait lors de cette première audience. La CRIET, après avoir entendu brièvement les arguments, a décidé de renvoyer le dossier au 14 octobre 2025.