
Le Bénin est confronté à une résurgence inquiétante de cas d’ulcérations de jambes dans certaines localités du pays.
Si les statistiques officielles sur l’Ulcère de Buruli, une affection tropicale endémique, montrent une baisse significative – de 312 cas en 2016 à 119 en 2024, soit une réduction de 62% –, les récentes observations sur le terrain révèlent une autre réalité avec les cas d’ulcérations de jambes.
Selon le conseil des ministres, dans plusieurs zones rurales, des cas de plaies ulcéreuses à la jambe sont signalés. Ces lésions, parfois liées à l’Ulcère de Buruli ou à d’autres affections cutanées, sont souvent négligées par les patients. Nombreux sont ceux qui, attribuant ces symptômes à des causes occultes, tardent à se rendre dans un centre de santé. Résultat : des prises en charge tardives, des séjours hospitaliers prolongés – en moyenne 120 jours – et des complications pouvant aller jusqu’au décès.
Face à la situation, le gouvernement béninois a réagi. Lors du Conseil des ministres, il a été décidé de renforcer la stratégie de communication autour des maladies cutanées. Le ministre de la Santé est chargé d’impliquer davantage les relais communautaires, afin de promouvoir le recours précoce aux soins dès l’apparition de toute lésion cutanée.
Parallèlement, les professionnels de santé seront mobilisés pour une meilleure prise en charge des maladies de la peau. Le pays dispose déjà d’un maillage de centres spécialisés – centres anti-lèpre, centres de traitement de l’Ulcère de Buruli – dotés de personnels qualifiés, notamment des dermatologues et des techniciens supérieurs en dermatologie.
Cette mobilisation vise à sauver des vies et éviter des handicaps irréversibles, tout en luttant contre les perceptions erronées liées à ces affections.