Opposition au régime de Patrice Talon : Le Front pour le Sursaut Patriotique veut « intensifier le combat » en 2019

Les leaders politiques réunis au du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) ont entamé leur rentrée politique pour le compte de l’année 2019. Une année mis sous l’intensification des combats pour la restauration de la démocratie.

Lire leur déclaration de rentrée politique :

 

Le Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) souhaite à toutes les organisations membres, à leurs militants et au peuple tout entier ses meilleurs vœux pour l’année 2019. En plus de la santé qu’il est difficile de maintenir en ces temps de famine aggravée pour le peuple, de la baisse du pouvoir d’achat et de la désagrégation du système sanitaire public, le FSP souhaite à tous beaucoup de courage et de la détermination pour en finir avec la source de ces maux.

L’année 2018 a révélé au peuple, l’étendue du fossé entre le pouvoir de TALON et les aspirations élémentaires de toutes les couches sociales de notre pays. Déjà avec le rejet du projet de révision de la Constitution et les luttes protestataires qui s’en sont suivies, il devenait clair qu’une autre gouvernance était appelée. C’est dans ce sens que dès sa création en avril 2017, le FSP appelait à la réunion des Etats généraux du peuple pour revoir notre vivre ensemble et pour une gouvernance patriotique et de probité. Le FSP en a demandé la convocation immédiate au pouvoir de Patrice Talon avant la fin de l’année 2017.

Au lieu d’accéder à cette exigence qui permettrait la sauvegarde des libertés, de la démocratie et l’unité renouvelée et consolidée du peuple dans la lutte contre la corruption et pour le développement économique et social du pays, le pouvoir de Patrice TALON a décidé exactement le contraire : déployer la tyrannie contre le peuple. Alors, l’année 2018 aura connu le vote des lois les plus liberticides contre le peuple, les plus oppressives contre les travailleurs, les plus répressives contre tout protestataire ou opposant politique au régime ou tout concurrent économique au clan d’affaires au sommet de l’Etat.

Après le rejet des exigences matérielles indispensables pour la réhabilitation de l’Ecole et de la Santé publique, le pouvoir de TALON a procédé à la suppression dans les faits du droit de grève. Les libertés de manifestations revendicatives sont attaquées. L’oppression pour une exploitation inhumaine des ouvriers et salariés est renforcée avec la loi sur l’embauche avec les CDD à vie, le licenciement de l’employé à la volonté du patron dans le secteur privé ou du fonctionnaire dans le secteur public.

Pendant ce temps, l’opacité dans la gestion du bien public s’est renforcée et même la dénonciation des organisations de la Société civile qui demandent que soient publiés les contrats publics est royalement méprisée. Le pays est alors à la merci du clan au sommet et les citoyens sont considérés comme des sujets taillables et corvéables sans fin. Alors les taxes pleuvent, décidées à l’humeur du prince, en dehors de toute couverture législative formelle d’un Parlement complètement vassalisé.

Le changement à la Cour Constitutionnelle avec l’arrivée à sa tête du théoricien du pouvoir de la ruse et de la rage dresse un boulevard à la validation de ces lois liberticides, oppressives, moyenâgeuses dictées par le dictateur. Et pour couronner l’arbitraire, une Cour d’exception, une cour d’Inquisition, la fameuse Criet, est installée contre les opposants. La justice à ordre a trouvé un cadre légal pour renforcer la condamnation de Laurent METONGNON et ses co-accusés ou pour pousser à l’exil Sébastien AJAVON et justifier l’exil des nombreux autres opposants, Léonce HOUNGBADJI, Valentin DJENONTIN, Léhady SOGLO, etc.

Et pour comble, les droits politiques du citoyen et notamment des pauvres sont complètement niés. La Charte des partis politiques et le nouveau code électoral éliminent tout parti représentant les intérêts des classes et couches populaires au profit des seuls riches et des mafieux. Le pouvoir de Talon compte ainsi éliminer tout concurrent économique et politique pour la perpétuation de la dictature.

C’est ainsi qu’en 2018, TALON s’est révélé complètement aux Béninois et au monde avec son fameux discours à Berlin. Alors, il est apparu de plus en plus, de mieux en mieux, que le pouvoir de Talon reste sourd au sort du peuple, à la misère des pauvres et qu’il justifie par là même la légitimité, la noblesse du combat contre lui et son pouvoir pour en finir avec la politique de famine, de misère et d’oppression.

Alors le FSP, tout au long de l’année 2018 a grandi, à l’initiative de nombreuses manifestations populaires, appelant toujours  au combat toutes les composantes du peuple, indiquant la voie pour vaincre l’autocratie, à savoir l’engagement de toutes les couches qui souffrent et se plaignent de l’oppression et de l’exploitation tyranniques. Si les lois iniques et la répression sauvage ont ralenti les élans, elles ont par contre accru la haine contre le pouvoir, accentué la conscience de la nécessité des libertés et de la démocratie pour le mieux-être. Des fois, on ne reconnaît et on ne mesure l’importance d’un bien que lorsqu’on l’a perdu et que l’on sent mieux les efforts à consentir pour le préserver. Le peuple et sa jeunesse peuvent mieux comprendre aujourd’hui, dans la pratique, les valeurs à promouvoir, à savoir le patriotisme, le courage et l’esprit de sacrifice, pour la démocratie. Les épreuves actuelles que le peuple surmontera à coup sûr enracineront davantage ces valeurs de patriotisme, de courage et de probité.

C’est donc sous ce signe que le FSP place cette nouvelle année 2019 : intensifier les combats pour la restauration de la démocratie.

A ce sujet, le FSP salue et félicite encore une fois le rejet par les enseignants du secondaire du test d’évaluation grotesque, anti-pédagogique auquel le gouvernement a voulu les soumettre. Il appelle tous les secteurs à lever haut leurs exigences matérielles et de libertés et se battre pour leur satisfaction immédiate.

Que donc de partout, chaque citoyen qui souffre et se plaint de la gouvernance autocratique, de pillage, d’apatridie et de famine du pouvoir de Talon, refuse d’accepter l’inacceptable que l’on veut lui fait subir dans son coin, et alors, l’ensemble de ces refus débouchera certainement, immanquablement comme un torrent qui emporte tout, sur la libération du peuple du joug autocratique.

Enfants du Bénin, debout pour que Vive la démocratie, pour que survive le Bénin !

 

Cotonou, le 15 janvier 2019 

Pour le Comité de Suivi,

Le Porte-parole

Jean Kokou ZOUNON

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